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Neptune Oil: Une société fantôme aux pratiques douteuses, selon le GTSC

Neptune Oil: Une société fantôme aux pratiques douteuses, selon le GTSC

 

Paul Crescent Beninga, Porte-parol Gtsc
Paul Crescent Beninga, Porte-parol Gtsc. Photo CNC.

 

 

Bangui, CNC. Dans son rapport intitulé “La mafia dans le secteur pétrolier en République Centrafricaine”, publié en septembre 2024, Paul-Crescent BENINGA du Groupe de Travail de la Société Civile sur la Crise Centrafricaine (GTSC) dresse un tableau alarmant de la situation du secteur pétrolier en RCA. L’enquête, menée sur une période de 24 semaines, révèle des pratiques mafieuses et une gestion opaque qui menacent l’économie nationale et le bien-être des citoyens. Au cœur de ce scandale se trouve la société camerounaise Neptune Oil SA, bénéficiaire d’un monopole d’importation accordé en violation flagrante des lois centrafricaines.

 

Neptune Oil  et gouvernement centrafricain : une convention exclusive qui bafoue la loi.

 

Le 29 septembre 2023, le gouvernement centrafricain signait une convention exclusive avec Neptune Oil SA, lui octroyant le monopole de l’importation des produits pétroliers. Cette décision viole de manière éhontée la Loi 07.005 du 24 avril 2007, qui stipule clairement en son article 4 que “les activités d’importation et de réexportation, de mise à bord, de transport, de distribution, de commercialisation et de droiture des produits pétroliers et dérivés sont libéralisées sur toute l’étendue du territoire centrafricain”.

 

Le ministre du Développement de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques, Arthur Bertrand PIRI, semble avoir délibérément ignoré ce cadre légal pour favoriser une entreprise étrangère au détriment des intérêts nationaux. Cette action soulève de sérieuses questions sur les motivations réelles derrière cette décision et sur l’éventuelle corruption qui pourrait l’avoir influencée.

 

Neptune Oil , une société fantôme aux pratiques douteuses.

 

L’enquête de BENINGA révèle que Neptune Oil SA opère en toute illégalité sur le sol centrafricain. Cette entreprise camerounaise ne dispose ni de siège social ni d’agrément en RCA, en violation flagrante de l’article 10 de la loi 07.005 qui stipule que “le siège social de l’exploitant est en RCA. Si le siège social de la société mère est dans un autre pays, la filiale établie en RCA est de droit centrafricain”.

 

Plus inquiétant encore, la société semble mentir effrontément au gouvernement sur ses coûts d’achat et ses frais. Selon le rapport, Neptune Oil SA prétend payer 10% de frais de dépôt à la Société Nationale de Raffinage (SONARA) du Cameroun, ce qui a été démenti par un membre de cette société. De même, l’entreprise affirme s’acquitter de frais de Travail Extra Légal (TEL) auprès de la douane camerounaise, ce que les investigations auprès des services douaniers ont infirmé.

 

Ces mensonges ont des conséquences directes sur le prix des carburants à la pompe, gonflant artificiellement les coûts au détriment des consommateurs centrafricains. Il est scandaleux qu’une entreprise étrangère puisse ainsi tromper un gouvernement et son peuple en toute impunité.

 

Un désastre économique et financier.

 

Les conséquences de ce monopole illégal de Neptune Oil  sont désastreuses pour l’économie centrafricaine. Selon les données recueillies par BENINGA, les recettes fiscales tirées du secteur pétrolier sont passées de 2,5-3 milliards de FCFA par mois à seulement 1,5 milliard depuis l’octroi du monopole à Neptune Oil SA. Cette perte sèche de plus d’un milliard par mois pour l’État représente un manque à gagner considérable pour un pays déjà économiquement fragile.

 

De plus, Neptune Oil SA semble contourner le système fiscal en livrant du gasoil à des sociétés non agréées sans verser de taxes à l’État. Cette pratique crée non seulement une concurrence déloyale mais prive également les caisses publiques de ressources essentielles.

 

Avec Neptune Oil , un risque permanent de pénurie.

 

L’enquête souligne également que Neptune Oil SA ne semble pas avoir les capacités financières pour approvisionner correctement le pays en produits pétroliers. La consommation annuelle de la RCA est estimée à environ 100 000 m3, mais la société peine à constituer une réserve conséquente au dépôt de stockage.

 

Les missions du ministre PIRI au Cameroun et en République Démocratique du Congo pour s’assurer de la réserve des produits pétroliers de Neptune Oil SA se sont révélées infructueuses. En juillet 2024, lors d’une visite à Kinshasa, le ministre a constaté que la société ne disposait d’aucune réserve sur place, malgré ses affirmations d’avoir acheté 20 000 tonnes métriques de produits pétroliers.

 

Cette situation fait planer un risque permanent de pénurie sur le pays, menaçant la stabilité économique et sociale de la RCA.

Le ministre Arthur Piri
Le ministre Arthur Piri

 

Un ministre aux agissements suspects.

 

Le comportement du ministre Arthur Bertrand PIRI pose de nombreuses interrogations. Non content d’avoir accordé un monopole illégal à Neptune Oil SA, il semble déterminé à livrer l’ensemble du secteur pétrolier centrafricain à des intérêts étrangers, au mépris de la souveraineté nationale.

 

Le rapport de BENINGA révèle que le ministre envisage de faire entrer Neptune Oil SA dans le capital de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers (SOCASP). Lors d’une réunion à Yaoundé en septembre 2024, PIRI aurait annoncé que Neptune Oil SA achèterait dans un premier temps 30% des actions de la SOCASP, puis 51% après investissement.

 

Cette privatisation rampante de la SOCASP constituerait une nouvelle violation de la loi 07.005, qui réserve l’activité de stockage à l’État. Elle représenterait également un danger stratégique majeur, confiant une activité hautement sensible à une entreprise privée étrangère dont la fiabilité est plus que douteuse.

 

L’obsession du ministre à privatiser le secteur pétrolier centrafricain et à le confier à des entreprises étrangères, particulièrement camerounaises, soulève de sérieux soupçons sur ses motivations réelles et sur d’éventuels conflits d’intérêts.

Station Total du quatrième arrondissement de Bangui pour illustration. Crédit photo : Mickael Kossi / CopyrightCNC. station-essence-total-4e-arrondissement-bangui-janvier2018-cnc- Le gérant de la station totale Relais Sica activement recherché par la police pour vol aggravé.
station-essence-total-4e-arrondissement-bangui-janvier2018-cnc- – Le gérant de la station totale Relais Sica activement recherché par la police pour vol aggravé.

 

Un appel à l’action.

 

Face à ce scandale qui menace l’intégrité économique et la souveraineté de la République Centrafricaine, Paul-Crescent BENINGA et le GTSC appellent à une action urgente. Ils recommandent notamment :

 

– La résiliation immédiate de la Convention exclusive avec Neptune Oil SA.

– La publication intégrale de ladite Convention.

– Des poursuites judiciaires contre Neptune Oil SA pour violation des lois centrafricaines.

– Une enquête approfondie sur les agissements du ministre Arthur Bertrand PIRI.

– L’abandon de tout projet de privatisation de la SOCASP.

 

Il est temps que le gouvernement centrafricain prenne ses responsabilités et agisse dans l’intérêt de son peuple plutôt que de celui d’une entreprise étrangère aux pratiques douteuses. L’avenir énergétique et économique du pays en dépend.

 

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