Mahmoud Zakaria, un pharmacien de Bria, kidnappé par les mercenaires russes du groupe Wagner

 

Un mercenaire de la société Wagner conduit une moto à Bria
Un mercenaire de la société Wagner conduit une moto. CopyrightCNC

 

Bangui, CNC. Le dimanche 29 septembre 2024, vers 17h, le quartier Mandé de Bria était devenu une scène d’arrestation brutale. Mahmoud Zakaria, pharmacien populaire de son quartier, a été brutalement arraché à son officine par un groupe de mercenaires russes, cagoulés et lourdement armés. Sans mandat ni explication, ils l’ont emmené sous les yeux de sa famille impuissante.

 

Pendant des heures, les proches de Mahmoud sont restés sans nouvelles. Ce n’est que le lendemain, c’est-à-dire le lundi dernier  qu’ils ont pu établir un contact avec ses ravisseurs. La réalité de la situation est alors devenue claire : il ne s’agissait pas d’une arrestation, mais d’un kidnapping pur et simple.

 

Selon les proches de la victimes, les mercenaires russes du groupe Wagner ont exigé une rançon de 2 millions de francs CFA pour la libération de Mahmoud. “Ils nous ont dit que si nous voulions revoir notre frère, nous devions payer”, témoigne un proche de la famille. “Ils n’ont même pas prétendu qu’il avait commis un crime“.

 

Cette pratique odieuse n’est malheureusement pas isolée. À Bambari, un commerçant avait  été “arrêté” dans des circonstances similaires la semaine dernière. À Ngoutéré, cinq familles ont dû payer des rançons d’un million chacun pour libérer leurs proches incarcérés par les russes le mois de juillet dernier.

 

“C’est devenu leur nouvelle méthode pour nous racketter“, explique un habitant de Bouar. “Avant, ils nous braquaient directement. Maintenant, ils enlèvent nos proches et nous font payer“.

 

Le gouvernement Touadéra, loin de condamner ces pratiques, semble les cautionner. “Le président parle de reconstruction nationale, mais il laisse des mercenaires terroriser la population”, s’indigne un commerçant de Bria.

 

À Bangui, les autorités persistent à qualifier ces mercenaires russes des super spécialistes  “. Cette rhétorique ne trompe plus personne. “Touadéra joue à l’autruche”, fustige un activiste des droits de l’homme. “Il ferme les yeux sur les crimes des Wagner pour garder son pouvoir.”

 

La MINUSCA, censée protéger les civils, se trouve paralysée. “Nos mains sont liées”, confie un casque bleu sous couvert d’anonymat. “Si nous dénonçons trop ouvertement les exactions russes, Moscou pourrait bloquer le renouvellement de notre mandat au Conseil de sécurité”.

 

Pendant ce temps, la population centrafricaine paie le prix fort de cette situation. À Bria, la famille de Mahmoud Zakaria tente désespérément de réunir la somme exigée. “Nous avons peur pour sa vie”, confie sa sœur. “Mais même si nous payons, qui nous dit qu’ils ne recommenceront pas?”

 

L’arrestation de Mahmoud Zakaria n’est que la partie visible de l’iceberg. Dans tout le pays, des citoyens vivent dans la peur d’être la prochaine cible de ces extorsions. “On ne sait jamais quand ça peut nous tomber dessus”, témoigne un habitant de Ngoutéré.

 

“Qui sème le vent récolte la tempête”, dit un autre proverbe. En laissant les mercenaires russes agir en toute impunité, le président Touadéra prend le risque de voir la colère populaire se retourner contre lui. Le silence complice du gouvernement ne pourra pas éternellement étouffer les cris de détresse de la population.

Aux dernières nouvelles, la victimes est finalement libérée par ses ravisseurs après le paiement de la somme demandée.

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