La fibre optique en Centrafrique : un réseau fantôme aux coûts exorbitants

La fibre optique en Centrafrique : un réseau fantôme aux coûts exorbitants

 

Le ministre des postes et télécommunications, Monsieur Gourna-Zacko Justin, lors de son point de presse dans la salle de conférence de son ministère le 03 décembre 2020. Photo CNC / D. Y. Ibrahime
Le ministre des postes et télécommunications, Monsieur Gourna-Zacko Justin, lors de son point de presse dans la salle de conférence de son ministère le 03 décembre 2020. Photo CNC / D. Y. Ibrahime

 

 

Bangui, CNC. Le déploiement de la fibre optique en République centrafricaine tourne au fiasco. Malgré les annonces triomphales du gouvernement, le réseau reste largement inopérant, plongeant les Centrafricains dans une frustration grandissante.

 

La fibre optique en Centrafrique : des promesses en l’air.

 

En février 2023, Baba Kongoboro avait lancé en grande pompe les travaux de la fibre optique à Bangui. Le ministre de l’Économie numérique, Justin Gourna-Zacko, promettait alors une révolution dans les télécommunications du pays. Mais plus de huit  mois après, force est de constater que ces belles paroles se sont évaporées.

 

Interrogé sur la radio Ndékè Luka ce 18 septembre, le ministre s’est empêtré dans des explications confuses. Il affirme que le réseau est opérationnel, tout en reconnaissant de nombreux dysfonctionnements. “C’est une question d’adaptation“, tente-t-il de justifier. Une explication qui ne convainc guère, alors que les perturbations se multiplient.

 

La fibre optique en Centrafrique : un réseau aux abonnés absents.

 

Sur le terrain, la réalité du fibre optique en Centrafrique  est bien différente du discours officiel. Les Centrafricains ne constatent aucune amélioration de leur connexion internet. Pire, les coupures se font de plus en plus fréquentes. “On nous avait promis un internet rapide et stable. Au final, c’est encore pire qu’avant”, peste Jean, commerçant à Bangui.

 

Les opérateurs téléphoniques ne sont pas en reste. Orange, Télécel et Moov peinent à offrir un service de qualité à leurs abonnés. La faute à des équipements inadaptés, selon le ministre. Une bien piètre excuse pour un projet de fibre optique en Centrafrique  censé moderniser les infrastructures du pays.

 

La fibre optique en Centrafrique : des licences à prix d’or.

 

Mais le plus choquant reste sans doute le coût exorbitant des licences d’exploitation de La fibre optique en Centrafrique. Le ministre Gourna-Zacko a lâché le montant sans sourciller : 15 milliards de francs CFA par opérateur. Soit 45 milliards au total pour les trois opérateurs du pays.

 

Une somme astronomique, d’autant que le ministre n’a donné aucune précision sur la durée de validité de ces licences. S’agit-il d’un droit d’exploitation à vie ? Pour quelques années seulement ? Le flou reste total.

 

Cette opacité sur La fibre optique en Centrafrique  pousse les centrafricains à s’interroger. À quoi vont servir ces 45 milliards ? Le gouvernement compte-t-il renflouer les caisses de l’État sur le dos des opérateurs ? Ou s’agit-il de financer d’autres dépenses, comme la présence controversée du groupe Wagner dans le pays ?

 

Une facture salée pour les usagers.

 

Quoi qu’il en soit, ce sont les Centrafricains qui risquent de payer la note au final. Avec de tels frais de licence, les opérateurs n’auront d’autre choix que de répercuter la hausse sur leurs clients. “Les prix de la connexion internet vont forcément grimper”, prédit un expert du secteur.

 

Un comble alors que le gouvernement vantait justement une baisse des tarifs grâce à la fibre optique. “On nous avait promis un internet moins cher et plus rapide. On va avoir tout l’inverse”, s’indigne Paul, étudiant à l’Université de Bangui.

 

D’autant que si la connexion de La fibre optique en Centrafrique devient effectivement plus rapide, la consommation de données risque d’exploser. “Avec 1 Go, on ne tiendra même pas une heure sur les réseaux sociaux”, craint Paul. Les Centrafricains devront donc payer plus cher pour consommer davantage. Un véritable piège à

consommateurs.

 

Un projet mal ficelé.

 

Comment expliquer un tel fiasco ? Le projet semble avoir été bâclé depuis le début. La dissolution du comité en charge de son déploiement, remplacé à la hâte par une nouvelle agence, en est la preuve flagrante.

 

“On a mis la charrue avant les bœufs”, analyse un expert en télécoms. “Le réseau a été déployé sans vraiment réfléchir à son exploitation future”. Un amateurisme qui coûte aujourd’hui très cher au pays.

 

Le gouvernement semble également avoir sous-estimé les défis techniques. “Passer d’une technologie à l’autre ne se fait pas du jour au lendemain”, rappelle notre expert. “Il faut former le personnel, adapter les équipements. Tout cela prend du temps”.

 

Huit mois après son lancement en grande pompe, force est de constater que le projet de fibre optique en RCA est dans l’impasse. Entre un réseau défaillant et des coûts prohibitifs, les Centrafricains risquent d’attendre encore longtemps avant de goûter aux joies du haut débit.

 

Le gouvernement doit urgemment revoir sa copie s’il ne veut pas que ce qui devait être une révolution numérique ne se transforme en gouffre financier. Plus de transparence sur l’utilisation des fonds et un véritable plan d’action sont nécessaires pour sortir de l’ornière.

 

En attendant, les Centrafricains devront se contenter d’une connexion poussive et onéreuse. Un bien triste épilogue pour un projet qui se voulait porteur d’espoir pour tout un pays.

 

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