Journée Mondiale contre la Maltraitance des Personnes Âgées : Les Aînés en Proie à la Stigmatisation et à la Marginalisation en Centrafrique
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La Journée Mondiale contre la Maltraitance des Personnes Âgées, célébrée le 15 juin de chaque année, révèle la dure réalité des aînés en Centrafrique. Victimes de stigmatisation et de marginalisation, ils témoignent de leurs difficultés. À Bangui, Carole, Odile et Christine racontent leur lutte quotidienne pour survivre dans un environnement souvent hostile.
Bangui, 17 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
En Centrafrique, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. À Bangui, dans le quartier Yangato, Carole, 59 ans, mère de cinq enfants, vit dans des conditions précaires après s’être séparée de son époux il y a plus de dix ans.
“Le père de mes enfants ne m’a pas soutenue après notre séparation”, dit-elle. “Mes parents ne me considèrent plus et je suis obligée de vendre des galettes pour survivre”.
Près de chez elle, Marie, âgée de plus de 80 ans, vit avec sa petite-fille mais se plaint de son quotidien difficile.
“Tout le monde est parti et je suis restée seule avec les enfants”, raconte-t-elle. “Je dois faire la lessive toute seule malgré mon âge avancé.” Sa voisine, Élodie, déplore cette situation : “Elle vit avec nous dans ce quartier. Je la vois souvent faire la lessive seule, ce qui n’est pas normal vu son âge”.
Plus loin, dans le quartier de Galabadja 3, dans le huitième arrondissement, Christine, 70 ans, lutte également pour survivre.
“Il est 14 heures et je n’ai encore rien mangé”, confie-t-elle. “Je fais des tâches domestiques pour aider mon petit-fils parce que sa mère a quitté mon fils. J’ai des douleurs après avoir fait la lessive, mais je n’ai pas le choix”.
Ces témoignages illustrent les dures réalités des personnes âgées en Centrafrique. Souvent abandonnées et sans soutien, elles peinent à trouver de l’argent pour survivre. L’État ne dispose d’aucun moyen de prise en charge pour ces aînés, qui sont fréquemment laissés à leur sort et contraints de mendier pour se nourrir.
De plus, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables dans tout le pays. Non seulement elles font face à la marginalisation, mais elles sont aussi fréquemment accusées de sorcellerie, surtout Lorsqu’ils sont vus préparant dans de petites marmites. En cas de décès dans un quartier, les aînés sont souvent injustement accusés d’en être responsables. Cette suspicion peut mener à des actes de violence extrême, allant jusqu’à des tabassages ou des mises à mort. Dans certaines régions, des personnes âgées sont même enterrées vivantes sous l’accusation de sorcellerie. Les cas palpable se sont déroulés à Bouca, à Paoua et à Bouar, dont des personnes âgées ont été enterrées vivantes.
Cette situation alarmante se produit aussi bien dans la capitale qu’en province, mettant en évidence la nécessité d’une protection accrue et d’une sensibilisation de la population pour garantir le respect et la dignité des aînés.
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