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Le Pouvoir des Marchés : Comment les Femmes de Bangui Soutiennent l’Économie Familiale

Le Pouvoir des Marchés : Comment les Femmes de Bangui Soutiennent l’Économie Familiale

 

Vue d’une rue animée à l’entrée du marché Gobongo, à la sortie nord de Bangui, avec des véhicules, des piétons et des vendeurs ambulants.
L’avenue du 15 mars avec des véhicules, des piétons et des vendeurs ambulants à l’entrée du marché de Gobongo, à la sortie nord de Bangui. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 7 juin 2024 (CNC)

À Bangui, les marchés jouent un rôle crucial dans l’économie locale. Les femmes, véritables piliers de ces lieux, vendent des produits vivriers comme le gnetoum, le manioc, le sel et l’huile de palme. Face à la crise économique, elles montrent une résilience remarquable, utilisant des systèmes de tontine pour soutenir leurs familles et maintenir leurs commerces à flot.

 

Marlyse, vendeuse de gnetum, communément appelé coco au marché de Gobongo, dans le huitième arrondissement, pratique cette activité depuis trois ans : “La vente de ces produits m’a vraiment aidée à payer les frais de scolarité de mes deux garçons après la disparition de leur papa. Chaque jour, Dieu me fait grâce d’avoir au moins 4000 ou 5000 FCFA de bénéfices”.

 

Bénicia, une autre vendeuse de Gnetum, témoigne des défis récents : “Le gnetum qu’on achetait en grande quantité à 3500 FCFA est maintenant à 5000 FCFA. Quand on revient ici pour vendre, les clients trouvent que c’est insuffisant, ce qui ne favorise pas notre activité”.

Des motos et des vendeurs ambulants devant le magasin Point 2 au marché Gobongo, à la sortie nord de Bangui.
Des motos et des vendeurs ambulants devant le magasin Point 2 au marché Gobongo, à la sortie nord de Bangui. CopyrightCNC

 

Les sacs de manioc, très prisés par la population, connaissent également une hausse de prix. Mireille, une vendeuse au marché PK-12, explique : “Avant, un sac étoile de manioc coûtait 9 000 francs CFA, puis il augmente à 10 000 jusqu’à plus de 18 000 francs CFA, maintenant il est à 20 000 francs CFA. Les clients se plaignent, mais nous n’avons pas le choix. Nous devons nous adapter aux prix du marché”.

 

Les vendeuses ont mis en place un système de tontine, où chacune cotise entre 500 à 1000 FCFA chaque jour pour donner à tour de rôle à l’une d’entre elles. Ce mécanisme leur permet de soutenir et de développer leur commerce. Jeanne, vendeuse au marché combattants, dans le huitième arrondissement, raconte : “La tontine m’a permis d’acheter plus de marchandises. Chaque semaine, une femme reçoit l’argent collecté, ce qui nous aide beaucoup”.

 

Avec la crise économique, les femmes de Bangui redoublent d’efforts pour joindre les deux bouts. Rachel, acheteuse régulière, partage son point de vue : “Je viens ici tous les jours pour acheter les produits de base. Les prix augmentent, mais on n’a pas le choix. On doit manger et nourrir nos familles”.

 

Les femmes des marchés de Bangui montrent une résilience exemplaire. En diversifiant leurs ventes et en s’entraidant à travers les tontines, elles parviennent à surmonter les difficultés économiques. Leurs témoignages démontrent la force et la détermination des entrepreneuses de la ville.

 

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