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Bangui, l’unique capitale au monde qui ne dispose plus des route bitumées

Bangui, l’unique capitale au monde qui ne dispose plus des route bitumées

 

La nouvelle avenue des poussières principales Gobongo-Pk11 sur la route de Damara
La nouvelle avenue des poussières principales Gobongo-Pk11 sur la route de Damara

 

Bangui, 02 novembre 2023 (CNC) – Dans un monde où le progrès et le développement des infrastructures sont des indicateurs essentiels de la qualité de vie d’une population et du développement, il est difficile à croire qu’il existe encore des capitales dépourvues de routes goudronnées. Pourtant, c’est le triste constat qui s’impose à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Le pays, malgré les efforts de la communauté internationale, semble incapable de maintenir ses routes en bon état, laissant ses habitants et visiteurs dans un état de désarroi constant.

 

Dès l’arrivée en République centrafricaine, la première chose qui frappe est son ciel jaune, obscurci par des nuages de poussière. Cette situation est le résultat direct du piètre état des routes du pays, y compris dans la capitale Bangui. À cet égard, la situation est devenue si grave que la seule route bien bitumée de la capitale, reliant l’avenue de l’indépendance à la route de Damara, a été complètement récemment rasée depuis plus d’un sous prétexte de la présence de nombreux nids-de-poule, transformant ainsi une voie autrefois digne en une “avenue de poussière”. Un acte qui témoigne de l’absence totale de planification, de gouvernance et de maintenance routière.

 

Une rue de la capitale Bangui
Une rue de la capitale Bangui

 

La dégradation rapide des routes de la République centrafricaine a suscité de nombreuses interrogations. Depuis l’accession au pouvoir de Faustin Archange Touadera, le détournement systématique des fonds obtenus auprès des bailleurs de fonds est devenu une pratique courante. Cette situation met en évidence le mensonge flagrant utilisé pour tromper la communauté internationale et obtenir des financements. Malheureusement, ces fonds détournés ne sont que rarement réinvestis dans les infrastructures routières ou d’autres projets d’importance nationale.

 

avenue de l'indépendance niveau pk9 église mid-mission le 14 mai 2020 par trégu
L’avenue de l’indépendance niveau pk9 église mid-mission, le 14 mai 2020. Photo CNC / Fortuné Bobérang

 

Les autorités de Bangui semblaient avoir cru que, sans investissement, les routes du pays pourraient résister encore plusieurs décennies. Cependant, la réalité est tout autre. En sept ans de gouvernance de Touadera, les routes centrafricaines se sont rapidement dégradées, atteignant un niveau de délabrement jamais atteint. Les fonds obtenus sont souvent détournés en totalité ou en partie, laissant peu de ressources pour effectuer les travaux nécessaires. Ce manque de ressources a poussé de nombreuses entreprises adjudicataires à réaliser les travaux avec des budgets insuffisants, entraînant des résultats de piètre qualité.

 

Route du plein centre-ville de Bangui
Route du plein centre-ville de Bangui

 

Un exemple de cette mauvaise gestion est la route de Damara, où un tronçon important, du croisement de quatrième arrondissement jusqu’au lycée de Gobongo, a été réduit à une mince couche de goudron de moins de 3 centimètres, sous prétexte de nids-de-poule. À peine deux semaines plus tard, cette route est devenue totalement impraticable, provoquant la colère des conducteurs et des riverains. Pire encore, le tronçon du lycée de Gobongo au pont du PK10 a également été rasé, créant un nuage de poussière qui a entraîné des accidents et des pertes de vies humaines en raison de la mauvaise visibilité.

 

Photo prise 5 jours après la mise en circulation de la route de croisement avenue Touadera à l'institut Pasteur de Bangui goudronnée par une entreprise
Photo prise 5 jours après la mise en circulation de la route de croisement avenue Touadera à l’institut Pasteur de Bangui goudronnée par une entreprise

 

Pour de nombreux Centrafricains, la situation des routes de leur capitale est devenue intolérable. Les habitants de Bangui, comme ceux du reste du pays, sont confrontés à un réseau routier en ruine, un témoignage accablant de l’échec des autorités à entretenir et à développer les infrastructures de base. Cette situation met en lumière le besoin urgent d’une gestion transparente et efficace des ressources publiques, ainsi que d’investissements appropriés pour rétablir la dignité des routes centrafricaines et améliorer la vie quotidienne des citoyens.

 

Par Alain Nzilo

 

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