Centrafrique : La Nouvelle Constitution suscite un Conflit Politique Majeur
Bangui, 29 septembre 2023 (CNC) – En Centrafrique, la crise politique s’intensifie à la suite de la promulgation de la nouvelle Constitution controversée, avec des accusations graves portées par le professeur Jean-François Akandji-Kombé, président du Conseil de résistance et de transition (CRT), à l’encontre de Faustin Archange Touadera. Dans une déclaration exclusive à Sahutiafrica, le professeur dénonce un “coup d’État constitutionnel” qui a transformé le pays en une dictature dirigée par un pouvoir illégitime.
Selon le professeur Akandji-Kombé, l’outil principal de cette prétendue dictature est la répression et la violence, entraînant des disparitions quotidiennes et des menaces de mort pesant sur les leaders politiques et la société civile centrafricaine. Il souligne le fait que de nombreux acteurs politiques ont été contraints de quitter le pays pour échapper à cette répression.
La nouvelle Constitution, promulguée le 30 août dernier par le président putschiste Touadéra après la validation imaginaire de la victoire écrasante du “Oui” à 95% par la Cour constitutionnelle, suscite une vive opposition. Elle réinitialise la limitation du mandat présidentiel, permettant potentiellement à Touadéra de briguer un troisième mandat avec un passage de 5 à 7 ans, sans restriction. Face à cela, le professeur Akandji-Kombé affirme que l’opposition ne faiblira pas dans sa lutte, déclarant : “Nous voulons le bien de notre pays et le bonheur de nos compatriotes. Donc, nous allons nous battre.”
Le 25 septembre, les leaders de l’opposition, réunis à Paris, ont rejeté la nouvelle Constitution lors d’une séance de travail, dénonçant le président putschiste Touadéra pour avoir “confisqué le pouvoir” et “instrumentalisé la justice”. Le professeur Akanji-Kombé évoque la Constitution de 2016 et soutient que les actions de Touadéra déclarent “la guerre au peuple centrafricain” selon les articles 28 et 29 de cette ancienne Constitution.
Il souligne le combat de l’opposition pour le respect de la volonté du peuple centrafricain, affirmant que le pays doit retrouver sa souveraineté. Le professeur Akandji-Kombé accuse également le gouvernement de brader les terres centrafricaines au profit du pouvoir en place.
Outre la question du mandat présidentiel, la nouvelle Constitution de Touadera prévoit une réforme de la Cour constitutionnelle et restreint la participation à la prochaine élection présidentielle à ceux qui ont uniquement la nationalité centrafricaine, interdisant la bi-nationalité, sauf exception législative.
Les critiques contre cette nouvelle Constitution ont commencé dès le référendum du 30 juillet, où l’opposition, appelant au boycott, a accusé le président Touadéra de chercher à “s’éterniser au pouvoir”. En réponse, le leader du CRT conclut : “Les Centrafricains voient et ressentent ce qui se passe. Les thuriféraires du pouvoir peuvent raconter ce qu’ils veulent, mais nous avons les yeux ouverts sur la réalité.”
Par Alain Nzilo
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