Coup d’État Constitutionnel en Centrafrique : Analyse et Réactions du Professeur Jean-François Akandji-Kombé
Bangui, 10 août 2023 (CNC) – La République centrafricaine, pays enclavé au cœur de l’Afrique, a récemment fait les gros titres avec l’approbation d’une nouvelle constitution par référendum. Cependant, cette réforme suscite une vive controverse tant au niveau national qu’international. L’opposition centrafricaine accuse le gouvernement d’orchestrer un coup d’État institutionnel pour maintenir le pouvoir en place, tandis que les observateurs internationaux soulèvent des inquiétudes quant à l’érosion des principes démocratiques et des droits de l’homme. Pour éclairer cette situation complexe, Professeur Jean-François Akandji-Kombé, éminent juriste et président du Conseil de résistance et de transition, dans une interview exclusive accordée à la chaine française TV5.
Le Résultat du Référendum : Un Score à la Soviétique
Le Professeur Akandji-Kombé qualifie le résultat du référendum, avec 95,27% en faveur de la nouvelle constitution, de “score à la soviétique”, remettant ainsi en question la nature démocratique de ce processus. Selon lui, ce score témoigne d’un changement culturel inquiétant plutôt que d’une réelle transition vers une culture démocratique.
L’interviewé ne reconnaît pas ces résultats, arguant que le Conseil de résistance et de transition ne considère pas le référendum comme une opération démocratique légitime. Pour lui, il s’agit d’un coup d’État déguisé, d’un “braquage” constitutionnel visant à perpétuer le pouvoir en place.
Un Coup d’État Constitutionnel
Le Professeur Akandji-Kombé soutient que le coup d’État constitutionnel est le résultat d’une longue planification. Il rappelle l’importance de l’ordre constitutionnel établi lors du forum de Bangui, où les centres africains avaient exprimé leur volonté de mettre fin à la présidence à vie et de contrôler leurs ressources. Cependant, la nouvelle constitution élimine ces demandes fondamentales, renforçant ainsi les accusations de coup d’État institutionnel.
L’Opposition et la Résistance : Dénonciation et Mobilisation
Face à ce qu’il qualifie de “coup d’État”, le Professeur Akandji-Kombé affirme que l’opposition et la résistance maintiendront leur position. Selon lui, leur injonction constitutionnelle est de faire échec à l’autorité illégitime. Il insiste sur le caractère illégitime du pouvoir actuel et appelle à sa démission.
Déconstruction de la Nouvelle Constitution
Le Professeur Akandji-Kombé analyse les principales mesures de la nouvelle constitution, soulignant particulièrement la suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels et leur prolongement de 5 à 7 ans. Il accuse le président Faustin-Archange Touadéra de chercher à accéder à la présidence à vie, en éliminant les obstacles constitutionnels qui contrôlaient l’exécutif.
Il pointe également une disposition controversée concernant la nationalité d’origine, accusant la nouvelle constitution de marginaliser une grande partie de la population centrafricaine en imposant des critères éducatifs et nationaux élitistes pour se présenter aux élections. Pour lui, cette approche menace l’identité nationale et l’équité politique.
Rappelons que l’interview du Professeur Jean-François Akandji-Kombé à la chaine TV5 Afrique met en lumière les tensions et les préoccupations entourant la nouvelle constitution en République centrafricaine. Les accusations de coup d’État constitutionnel, de manœuvres politiques et d’injustice sociale révèlent les profondes divisions au sein du pays. Alors que le gouvernement affirme que cette réforme marque une étape vers l’indépendance, les critiques restent vives et les défis à relever demeurent considérables.
Par Alain Nzilo
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