La colère gronde suite à l’adoption d’un projet de loi sur la lutte contre la corruption
Bangui, 29 mai 2023 (CNC) – Dans un geste visant à renforcer la stabilité politique, économique et le développement durable de la République Centrafricaine, l’assemblée nationale a adopté samedi dernier le PROJET DE LOI PORTANT PRÉVENTION ET RÉPRESSION DE LA CORRUPTION ET DES INFRACTIONS ASSIMILÉES. Cependant, cette décision a rapidement suscité la colère des Centrafricains sur les réseaux sociaux et dans les rues de la capitale Bangui. Pour beaucoup, cette nouvelle loi est perçue comme une véritable supercherie, destinée à tromper le peuple centrafricain.
Porté par Monsieur Arnaud DJOUBAYE ABAZENE, Ministre d’État en charge de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance, Garde de Sceaux, ce projet de loi vise à doter la République Centrafricaine d’un cadre juridique solide pour prévenir et réprimer la corruption ainsi que les infractions assimilées. Le Fonds Monétaire International soutient cette initiative, soulignant l’importance de lutter contre ces fléaux qui menacent la stabilité du pays. Selon le gouvernement, cette législation renforce les dispositifs déjà en place en s’alignant sur les normes internationales, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Les Centrafricains sceptiques quant à l’efficacité de la nouvelle législation
Cependant, à peine quelques minutes après son adoption, les réseaux sociaux se sont enflammés. La grande majorité des Centrafricains estiment que parler de lutte contre la corruption à l’heure actuelle dans leur pays relève d’une véritable supercherie, considérant que même leurs propres dirigeants sont corrompus jusqu’à la moelle. Ils affirment que la corruption est omniprésente, imprégnant tous les niveaux de la société centrafricaine. Certains vont même jusqu’à dire que l’air qui circule à Bangui est pollué de corruption. Dans ce contexte, il semble ironique que ce soit en RCA que l’on prétende lutter contre ce fléau. Les Centrafricains réclament que leurs dirigeants cessent de berner les esprits faibles.
Pour Monsieur Alain Éric, il s’agit d’une inversion des rôles. Des individus corrompus jusqu’à la moelle osseuse prétendent maintenant s’engager dans la lutte contre la corruption. Pour lui, c’est une moquerie déguisée envers le peuple, une tentative de faire croire à une volonté de changement alors que la réalité est tout autre.
Il est indéniable que la corruption et le détournement des fonds publics sévissent en Centrafrique, ce qui engendre le scepticisme des citoyens vis-à-vis de l’efficacité de cette nouvelle loi. Pour beaucoup, cette législation ne servira qu’à réprimer ceux qui sont soupçonnés d’être des opposants au régime en place. Ils sont convaincus que tant que le Président Touadera et son clan resteront au pouvoir, cette loi n’aura que peu d’impact réel sur la lutte contre la corruption.
La colère des Centrafricains face à cette adoption controversée de la loi sur la prévention et la répression de la corruption témoigne de leur frustration grandissante vis-à-vis du manque de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques. Pour véritablement adresser le problème de la corruption en Centrafrique, il est nécessaire d’adopter des mesures concrètes, mais également de restaurer la confiance entre le peuple et ses dirigeants. Sans une volonté sincère de changement et une réelle reddition des comptes, il est peu probable que cette nouvelle loi puisse réellement améliorer la situation.
Par Prisca VICKOS
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