Au cœur des tensions au Conseil de sécurité . La nomination des groupes d’experts missionnés par l’ONU fait l’objet de discussions de plus en plus vigoureuses dans les couloirs de l’organisation à New York. Les négociations opposent les membres du P3 (Etats-Unis, France et Royaume-Uni) d’un côté, et la Russie et la Chine de l’autre.
Rédigé par Afrique intelligence
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 30 août 2022
Au Cœur des tensions au Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) doit se prononcer ce mardi 30 août sur le renouvellement des sanctions contre les leaders de groupes armés au Mali. Le cas du panel de ses quatre experts devrait être également abordé.
Encore une simple formalité il y a peu, la question de la reconduction des panels est devenue l’objet d’âpres négociations entre le P3 d’une part (Etats-Unis, Royaume-Uni, France) et le P2 d’autre part (Chine et Russie). Ce fut le cas pour la RDC durant de longs mois en 2021, avant que la situation ne se débloque. cœur des tensions au Conseil de sécurité
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Ces panels, qui peuvent compter jusqu’à cinq membres, sont nommés par le Conseil de sécurité, généralement pour une mission d’un an, afin d’enquêter, selon les pays, sur le respect des sanctions onusiennes, des embargos sur les armes ou encore sur les enjeux sécuritaires, diplomatiques, politiques et humanitaires.
Dans de nombreux pays où l’ONU a nommé des experts, comme au Mali, en République centrafricaine (RCA), ou encore en RDC, ces rapports publics sont de plus en plus critiqués de manière virulente par les gouvernements concernés, bien que ceux-ci aient souvent ouvertement collaboré durant les mois d’enquête.
Ainsi, à la suite de la publication de son rapport semestriel en juin 2021, le panel des experts sur la RCA a subi les foudres de la Russie et des autorités centrafricaines. Le document s’attardait sur les exactions des groupes armés, mais également sur celles de l’armée centrafricaine et des paramilitaires russes de la société Wagner, nommément cités sous le terme d'”instructeurs russes”.
De quoi s’attirer les foudres de Moscou qui a bloqué, avec Pékin, la reconduction du groupe pendant de longs mois. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est parvenu finalement à nommer une équipe entièrement renouvelée de trois experts le 18 avril, renforcée par un quatrième le 1 juin.
Le groupe, qui n’a pas pu se rendre sur le terrain, avait donc un temps très court pour respecter le bouclage du dossier, fixé à la fin du mois de juin. Le résultat est un format bien plus réduit que les rapports précédents. Les instructeurs russes sont à peine mentionnés.
Pénurie de profils
De plus le panel, qui peut en théorie accueillir jusqu’à cinq experts, a perdu l’expertise en “groupes armés”, bien que cette question soit au centre des dynamiques politiques. Un cas similaire à celui du Soudan, sans consultant en milices depuis mai 2021. En cause, dans un cas comme dans l’autre, la difficulté à trouver un profil qui satisfasse à la fois le P2 et le P3. Au Cœur des tensions au Conseil de sécurité.
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