C’est un projet qui a fait grand bruit dans le petit monde des miniers centrafricains : la refonte du code minier datant de la fin des années 2000. Afin de mieux lutter contre les fraudes, l’Etat planifiait en effet de nationaliser le négoce de pierres précieuses, en créant une société publique aux très larges prérogatives, Gemmes et minéraux de Centrafrique (Geminca, AI du 14/07/21).
Le projet avait suscité une telle levée de boucliers depuis le mois d’août dernier, notamment dans l’arrière-pays, que le gouvernement avait été contraint de le mettre en stand-by ces dernières semaines. C’est ainsi un nouveau plan qu’a présenté le 8 octobre dernier le président Faustin Archange Touadéra, devant l’Assemblée nationale.
A rebours de ce premier plan, la Geminca redevient, dans la nouvelle mouture, un simple bureau d’achat, au même titre que l’actuel Comptoir des minéraux et gemmes (Comigem) qu’elle sera donc amenée à remplacer. De son côté, le fonds minier – censé financer des programmes de recherche – sera renforcé et les coopératives minières deviendront des sociétés conformes au droit Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). Enfin, l’inspection générale des mines, chargée de lutter contre la fraude, doit également être consolidée. Le projet jouit notamment du soutien de l’USAID, l’agence d’aide au développement américaine, et de la Banque mondiale, très active dans le pays.
Africa Intelligence. Edition du 15/10/2021