Bangui, République centrafricaine, lundi, 9 août 2021, 12:24:10 ( Corbeaunews-Centrafrique ). La levée de la mesure est prématurée alors qu’en dépit de la sécurisation de l’axe Douala-Bangui, des pans du territoire échappent au contrôle de Bangui.
Le gouvernement a levé l’état d’urgence décrété en février dernier après l’attaque sur Bangui des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
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Six mois après sa mise en œuvre, l’état d’urgence aura d’abord permis à la police de mieux lutter contre la criminalité en raison du renforcement de ses pouvoirs.
Mais, des sources judiciaires contactées par la DW, déplorent l’absence de réelles statistiques qui permettraient de mesurer l’impact de cette période.
Les organisations de défense des droits de l’homme dressent aussi un bilan mitigé de l’état d’urgence.
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Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme explique : “Je prends pour exemple Bangui : l’état d’urgence qui devait permettre aux forces de l’ordre d’aller au domicile des particuliers et de faire des visites domiciliaires en dehors des heures et sans autorisation préalable du procureur de la République, cet état a plutôt été utilisé par les malfaiteurs pour multiplier les braquages. Enfin, à l’intérieur du pays, l’état d’urgence n’a pas calmé les belligérants. Concernant les résultats probants de l’état d’urgence et du couvre-feu, au niveau de la Ligue, notre réponse est mitigée. L’espoir qui était attendu du couvre-feu et de l’état d’urgence n’a pas été atteint. Maintenant, l’autre piste qui doit remplacer le couvre-feu et l’état d’urgence est le dialogue républicain”.
Encore des attaques des groupes armés
L’état d’urgence n’a pas fragilisé non plus les 3R, une rébellion qui multiplie les attaques contre l’armée mais aussi contre les populations civiles du Nord-Ouest à Man, Bocaranga et Niem Yelewa.
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Le président Faustin Archange Touadera a rendu visite à son homologue Paul Kagame
Un échec donc selon Karl Blagué, membre du parti Marche pour la démocratie et pour le salut du peuple.
“Sur le plan politique, il y a eu des restrictions et sur le plan social, il y a de la grogne. On se rend compte que les contrôles policiers sont abusifs, raconte Karl Blagué. Regardez un peu au niveau des croisements, il y a beaucoup de tracasseries. Et puis cela marche à Bangui mais en province, vous pensez qu’un préfet ou un représentant de l’Etat peut faire respecter ce couvre-feu ? Non !”
Plusieurs leaders de l’opposition démocratique ont aussi été interdits de sortie du territoire au nom de l’état d’urgence. Mais ceux-ci ont finalement été autorisés à voyager, notamment sous la pression diplomatique.
Par Jean Fernand Koena