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Centrafrique : le pouvoir central à l’école de la bonne gouvernance initiée par la francophonie.

CENTRAFRIQUE : LE POUVOIR CENTRAL À L’ÉCOLE DE LA BONNE GOUVERNANCE INITIÉE PAR LA FRANCOPHONIE.

                                                              

Monsieur Bernard Selemby Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.
Bangui, le 24 mars 2018.
Par : Bernard Selemby Doudou, CNCN.
La détermination de la solidarité internationale a permis une transition démocratique réussie en dépit de quelques irrégularités enregistrées lors des élections présidentielles couplées avec les législatives. Les nouvelles autorités élues ont mutualisé leurs efforts en vue de se conformer aux exigences de la nouvelle constitution. Les institutions prévues par la nouvelle loi fondamentale ont été mises en place et surtout dans le délai constitutionnel à l’exception du sénat. Le peuple a cru à ce vent d’espoir et même les groupes armés non conventionnels car les chiffres de l’insécurité ont baissé, certains réfugiés et déplacés sont même tentés de revenir au bercail, d’autres téméraires hésitent au bénéfice du doute. Très vite, l’impréparation et l’amateurisme ont pris le dessus avec la multiplication de maladresses, tâtonnements, indécisions et hésitations dans les grandes décisions qui engagent la vie de la nation.
Le super pouvoir a alors ignoré que nous sommes au 21ème siècle et que le pouvoir ne peut être concerné sur les épaules d’une seule personne. Le principe de séparation de pouvoir édicté par Montesquieu est piétiné, la guerre de leadership déclarée, l’exécutif se lance l’assaut à la conquête du pouvoir législatif au point de réussir à s’approprier du bureau de l’assemblée nationale au prix de billets de banque, des comités de soutien au président de la république se croit tout permis, l’Etat a perdu son sens d’existence et à vacillé…bref, la confusion s’installe et l’inquiétude d’un retour à la case départ s’empare de la population. Visiblement, les nouvelles autorités peinent à relever le pays et à endiguer la crise. C’est dans ce climat de brouillamini que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a profité de la journée internationale de la francophonie pour organiser une retraite inter institutionnel de trois (3) jours sur le thème suivant : « la stabilité des institutions et le redressement national de la Centrafrique ». Officiellement, cette retraite inter institutionnel consiste à appuyer la solidarité internationale pour sauver et renforcer les institutions nationales… histoire de confirmer que les institutions sont en danger chancelant. Apeuré par le cours des évènements, le citoyen lambda s’interroge : Comment en est-on arrivé là ? Cette retraite inter institutionnel initiée par l’Organisation Internationale de Francophonie confirme t-elle l’immobilisme et l’amateurisme des autorités ? Une retraite inter institutionnel sur la bonne gouvernance tenue une semaine après le renouvellement conflictuel du bureau de l’assemblée nationale est-elle le fruit du hasard ? Pensez vous que le choix du thème et l’opportunité de cette retraite inter institutionnel sont anodins ? L’enseignant enseigné a t-il capté la quintessence de la morale made in francophonie ? Les nouvelles autorités n’ont-elles pas honte que des experts étrangers viennent leur apprendre à aimer leur nation ? À la sortie de cette retraite inter institutionnel les trois docteurs (President de la république, premier ministre et président de l’assemblée nationale) sauront-ils relevé le défi de la reconstruction de l’état au sens juridique du terme ? Nous espérons que cette retraite permettra aux différents acteurs de la vie politique centrafricaine de bien circonscrire la notion de séparation des pouvoirs édictées par Montesquieu. Il faut noter que cette notion de séparation de pouvoir ne doit pas se confondre avec la notion de concurrence ou d’opposition au pouvoir. L’une des institutions ne doit pas faire de l’ombre à l’autre. Cet équilibre ou contrepoids permettra de garantir sereinement les libertés fondamentales des citoyens, de limiter l’arbitraire et d’éviter les abus. La séparation des pouvoirs au niveau des institutions doit être horizontale et verticale tout en privilégiant la collaboration des différents acteurs et le dialogue permanent entre les différentes institutions. Souvenons-nous que le précédent président américain Barack Obama disait que « L’Afrique a besoin des institutions fortes et non des hommes forts ». Cette maxime doit guider nos autorités et être la pierre angulaire des différentes actions en vue de renforcer les capacités opérationnelles des institutions. Pour finir et en guise de contribution, nous tenons à rassurer nos autorités qu’elles disposent encore des marges de manœuvres pour s’accorder, pour créer une synergie afin de mieux répondre aux priorités du peuple avant qu’il ne soit trop tard. Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.
Paris le 23 mars 2018
Bernard SELEMBY DOUDOU
Juriste, Administrateur des Elections.                                                                                           Tel : 0666830062
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