Centrafrique : critiquer en proposant, applaudir ou condamner s’il le faut…

Publié le 2 septembre 2018 , 3:47
Mis à jour le: 2 septembre 2018 3:50 pm

CENTRAFRIQUE : CRITIQUER EN PROPOSANT, APPLAUDIR OU CONDAMNER S’IL LE FAUT…

 

 

 

Il n’y a pas très longtemps, j’ai fait un plaidoyer pour une utilisation rationnelle des réseaux sociaux pour le développement du Centrafrique. Car ils sont un moyen de communication qui peuvent, non seulement permettre de sauter quelques étapes pour un redressement national effectif, mais aussi et surtout, contribuer à relever les défis majeurs qui se posent à notre Pays : sécurité, paix, corruption, vivre ensemble, mauvaise gouvernance, fraudes etc.

Aujourd’hui, nous devons apprécier à leur juste valeur, les retombées positives des révélations faites sur les réseaux sociaux depuis le 21 août 2018 par le compatriote Bienvenu Guinon, suivi en cela par le compatriote Abdoulkarim Legos, sur l’implication du Ministre Conseiller à la Présidence de la République, Mahamat Ousman Mahamat, dans l’affaire du trafic d’or et de diamants.

Les faits étaient si accablants que le Ministre Conseiller a été limogé de ses fonctions et une enquête judiciaire a été lancée. Il y’a lieu de souhaiter que l’Unité Spéciale Anti-Fraude du ministère des Mines ne va pas « enterrer » cette affaire, mais plutôt, faire la lumière sur ce trafic illicite de pierres précieuses afin que soient respectés les engagements de notre pays dans le cadre du processus participatif des initiatives pour la transparence des industries extractives.

La réforme de notre secteur de sécurité, volet capital dans la restauration de l’autorité de l’Etat, et qui bénéficie actuellement des aides multiformes des pays amis, ne pourra être menée avec esprit de suite que si nous-mêmes, nous apportons nous aussi, notre contribution dans l’entretien de nos forces de défense qui sont en train d’être déployées sur le terrain. Car, il va se poser le problème de financement des primes globales d’alimentation (PGA) des troupes, de l’habillement et autres. Pour pallier à cette situation, il avait été recommandé il y’a quelques années déjà, l’instauration d’une « taxe de sécurité » qui devrait être perçue sur les produits pétroliers et les diamants. Il va sans dire que les zones d’extraction minière doivent être déclarées « zones de sécurité » sur un rayon de 20 km et placées sous le contrôle conjoint de la Brigade des Mines et des Forces Armées Centrafricaines (FACA) comme le recommande une disposition de la défense économique en 1996.

Autant, nous applaudissons cette bonne utilisation des réseaux sociaux qui a permis de mettre à nu la responsabilité d’une haute personnalité de l’Etat dans les fraudes minières, autant nous déplorons et condamnons les actuels débats biaisés, partisans et à connotation communautariste, entretenus sur la toile, consécutivement à l’interpellation du commerçant Tigana à Bangui. Les réseaux sociaux doivent, en cette période sensible de notre histoire, nous aider à renforcer le « vivre ensemble » au lieu de semer la haine, la division, la violence et l’incompréhension. Les règles de vie commune dans un Etat de droit doivent être observées par tous, nul n’est au-dessus de la loi et le droit à la différence ne doit pas conduire à la différence des droits.

 

 

Par : Clotaire SAULET SURUNGBA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 9 septembre 1996, les Etats Généraux de la Défense Nationale avaient recommandé l’instauration d’une taxe dite de « sécurité » au profit des FACA pour le financement des PGA et habillement. Cette taxe devrait être perçue sur les produits pétroliers et les diamants exportés à concurrence du montant annuel des budgets relatifs aux PGA et habillement. Quelle est, à l’heure actuelle, la source de financement des PGA et ne serait-il pas opportun de prendre en compte la recommandation de 1996 ?

 

 

 

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