CENTRAFRIQUE/LE COMBAT DES CHEFS : TOUADERA VS MECKASSOUA.
Bangui, le 3 mai 2018.
Par : Joseph Akouissonne de Kitiki, CNC.
SUICIDAIRE : LE PAYS N’A PAS BESOIN DE COMBAT DE COQ
La sourde animosité qui oppose les deux premières entités du pays : l’Exécutif et le Parlement est suicidaire pour une République déjà chaotique. Pour affronter les périls qui chaque jour assaillent avec âpreté dans le pays. Qui chaque jour charrient leurs lots de souffrances et de malheurs. Qui chaque jour accablent des citoyens déboussolés en perdition et sans défense. Abandonnés par des dirigeants préoccupés avant tout, d’amasser les biens mal acquis.
Quand il a été élu Président de la République, Faustin Archange Touadera a eu des mots forts, pour stigmatiser les dérives et les prédations des gouvernants : Fracture avec un passé de mal-gouvernance chronique. Lutte contre l’injustice sociale et impunité zéro. Combat avec abnégation contre les corruptions et les détournements des fonds de l’État. Or, quel ne fut pas, la surprise des Centrafricains, quand Abdoul Karim Meckassoua a corrompu des Députés pour être élu Président de l’Assemblée Nationale. Et surtout pourquoi le Président Touadera a laissé un corrupteur acheter le perchoir. Un des symboles de la démocratie dans les institutions d’un pays, miné par les guerres fratricides. C’est ce même Meckassoua qui est prêt à tout pour devenir Calife à la place du Calife. Pour le Président de l’Assemblée Nationale Touadera a volé avec la complicité de madame Catherine Samba-Panza la Présidence de la République qui lui revenait. Revendiquer la légitimité de la Présidence de la République avec le score qu’il a obtenu aux dernières élections Présidentielles, l’honorable Meckassoua comme on dit, ne manque pas d’audace.
Des rumeurs insupportables avérées pour les uns, non fondées pour certains circulent sur les comportements du Président de l’Assemblée Nationale. Les accusations les plus graves seraient ses accointances avec les Sélékas. Étant musulman Meckassoua ne verrait pas d’un mauvais œil la prise du pouvoir par les Sélékas à majorité musulmane. Plus grave encore, il serait le financier du chef de bande du Km5 Nemery, alias Force. Qui terrorise les habitants de ce quartier. Toutes ces accusations fausses ou non, n’ont jamais été démenties par l’intéressé.
On se demande, pourquoi le Président de la République en vertu des pouvoirs que lui confère la constitution, n’a pas dissout l’Assemblée Nationale ? Au risque de jeter un lourd discrédit sur l’une des plus importantes entités du pays ? Maintenant que l’arrivée bue ou non des Russes risque de complexifier la situation déjà inextricable. L’unité de tous les Centrafricains s’impose. Les pathologies chroniques des politiciens centrafricains qui s’appellent « égo » et soif irrépressible du pouvoir. Doivent être rangées au placard. Ces chamailleries infantiles doivent cesser au plus vite. La République Centrafricaine est en danger de mort imminent. Pour vaincre les périls, les dirigeants du pays doivent s’entendre et parler d’une seule voix. Les Centrafricains en ont assez de ces disputes infantiles qui sont une perte de temps. Les efforts des responsables doivent converger vers un seul but : Protéger les Centrafricains quels qu’ils soient. Désarmer les rebelles et garantir l’intégrité du territoire. Ces tensions au sommet de l’Etat doivent cesser. Il faut se concentrer sur l’essentiel : A savoir ramener la paix et la sécurité sur tout le territoire.
JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI (02/05/2018)