Centrafrique : Les déboires improductifs de général Andjilo
Bangui, le 24 janvier 2018.
Par : Fred Krock, CNC.
Les rideaux sont tombés, le 22 janvier dernier, sur le long et polémique procès de Rodrigue Ngaïbona, alias ‘’général Andjilo’’ pour son nom de terreur comme chef redoutable des Anti-balaka. Tel l’aboiement du chien au passage la caravane, les derniers déboires de Andjilo n’ont pu courber l’échine des juges qui ont finalement cloué le chef Anti-balaka aux travaux forcés à perpétuité et 138 millions de Francs Cfa d’amendes et 1 Franc Cfa symbolique aux 14 organisations de défense des droits de l’homme constituant la partie civile. Toutefois, Andjilo aura profité de ses derniers mots devant la barre pour se présenter en tant que sauveur des Centrafricains devant l’envahisseur. Ci-dessous, quelques extraits du message d’Andjilo.
« Tout ce que mes avocats ont dit, c’est ce que je voulais dire. Ils ont déjà tout dit.
« Je voudrais juste ajouter que tout le monde a su ce qui s’est passé en RCA. Je n’ai vu personne se lever pour nous défendre. Nous, peuple centrafricain, nous sommes levés pour combattre les mercenaires et remettre le drapeau de notre pays en place, alors qu’ils sont venus élever un autre drapeau sur notre territoire. Je me demande, c’est cela la récompense de cette lute qui sont les trois années que j’ai passées en prison et la barre devant laquelle je me trouve aujourd’hui ?
« Je m’exprime ici à la radio, c’est pour que le peuple entier puisse m’écouter. Si jamais une situation similaire survienne encore, qui se lèvera pour défendre notre pays? C’est un danger pour nous tous. Moi qui suis devant vous, je suis fils de ce pays. La justice de mon pays dit qu’elle veut me juger pour le peuple, mais moi, ne suis-je pas du peuple centrafricain, ce peuple qui s’est levé avec moi pour se défendre face à l’envahisseur ?
« Je me réjouis de ce que le peuple entier est derrière moi. Il me soutient, même durant mes trois années en prison. J’ai pris mon courage parmi eux, et il a ressenti avec amertume mon absence. Lorsqu’on est mort, on est mort. Malheureusement, tout ce qui s’est dit sur moi n’est que mensonge. Je ne reviendrais pas sur ce qu’ont dit mes avocats. Il n’y a aucune preuve des accusations portées contre moi. Durant tout ce procès, je n’ai pas vu ce pourquoi je suis là devant la justice.
« Je suis disposé à œuvrer au servir de mon pays, car sans être employé, j’ai aidé mon pays pour me retrouver ici. Que le peuple écoute bien ce que la justice de notre pays dira. Il n’y a que nous, fils du pays pour protéger et construire notre pays, et non les étrangers. C’est ce que nous avons fait, avec le concours des connaissances traditionnelles pour défendre notre mère patrie. Les conseils que je devais recevoir n’est pas la barre devant laquelle je me trouve.
« Je remercie le peuple centrafricain qui, derrière moi, s’est levé avec des bouts de bois, des machettes, les couteaux de jet… pour défendre notre pays. Je leur adresse mes salutations, et les remercie pour leur indéfectible soutien.
« Je reviens vers vous, Membres du Jury, Membres du gouvernement, je vous remercie au nom de Jésus, parce que vous m’avez mis ici devant vous pour me conseiller.
Notons que Andjilo a été poursuivi pour six chefs d’accusation dont quatre ont été finalement retenus contre lui, à savoir assassinat, association de malfaiteurs et détention illégale d’armes et de munitions de guerre, séquestration et vol aggravé.
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