DECLARATION N°001/18 DU KNK RELATIVE AU MESSAGE DES EVEQUES DE CENTRAFRIQUE

Publié le 22 janvier 2018 , 5:07
Mis à jour le: 22 janvier 2018 5:07 pm

DECLARATION N°001/18 DU KNK RELATIVE AU MESSAGE DES EVEQUES DE CENTRAFRIQUE

 

 

Logo du parti KNK de l’ancien Président François Bozizé. CopyrightreservéKNK.

 

DÉCLARATION DU PARTI KNK.

 

Au cours de la célébration dominicale du 14 Janvier dernier, tenue en la Cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Bangui, l’Episcopat centrafricain a publié son rapport sous le titre : “Message des Evêques de Centrafrique à l’Eglise Famille de Dieu, aux hommes et aux femmes de bonne volonté “.

Ce document, d’une dizaine de pages, brosse un tableau tout aussi désastreux que préoccupant de la situation que traverse la République Centrafricaine à l’heure actuelle.

Dans ce réquisitoire, sans complaisance, l’Episcopat centrafricain dénonce les nombreux maux qui gangrènent les secteurs socio-éducatif, sanitaire et politique de notre pays.

La dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire ainsi que l’inaction de certains contingents de la MINUSCA n’ont pas échappé à l’analyse critique des Evêques.

De l’avis de notre formation politique, l’élément novateur contenu dans le Message épiscopal réside dans l’exhortation formulée à l’endroit des Partis Politiques en ces termes : “Nous invitons les Partis Politiques à taire leurs intérêts particuliers et à s’étendre sur l’essentiel pour favoriser l’unité et la reconstruction de na nations. Pour nous, le ressaisissement des hommes politiques et le dialogue inclusif dans la vérité peuvent conduire à la réconciliation et à la paix. La reconstruction du pays exige une rencontre et un dialogue permanent entre les Leaders des Partis Politiques et les forces vives de la nation” fin de citation.

Cette prise de position, sans ambiguïté, des Evêques de Centrafrique en faveur de l’instauration d’un Dialogue Inclusif inter-centrafricain vient conforter celle de notre formation politique qui a fort longtemps soutenuet défendu l’idée de l’instauration de ce dialogue inclusif comme étant l’incontournable voie de sortie de crise et qui peut se résumer à travers le tryptique : “Dialogue Inclusif, Réconciliation et Paix“.

Loin d’être un dialogue de trop comme certains le prétendent, le dialogue tel que revendiqué et qui se situerait à la suite des précédents foras tels que le Séminaire National de Réflexionde 1980, le Grand Débat National de 1992, le Dialogue de 2003, le Dialogue Politique Inclusif de 2008 et le Forum de Bangui de 2015, permettrait de définir un nouveau “Contrat Social inter-centrafricain” qui gèrerait les suites de la grave crise multidimensionnelle que vit notre pays.

L’évolution positive des positions des uns et des autres sur la problématique de l’instauration d’un Dialogue Inclusif impose à l’Exécutif un changement de paradigmes dans son schéma de sortie de crise.

En effet, le KNK estime très humblement que le schéma gouvernemental de sortie de crise qui a consisté, jusqu’à présent, à ne prioriser seulement le dialogue qu’avec les groupes armés à travers la mise en œuvre du processus DDR-R est réducteur en ce sens qu’il a été convenu uniquement entre l’Exécutif et les groupes armés alors qu’il aurait fallu en convenir soit à travers la Représentation nationale, soit par le biais d’une large concertation politique nationale.

D’ailleurs, le niveau de dégradation de la situation sécuritaire démontre, à suffisance, les limites de ce schéma dans le règlement de cette crise qui est éminemment politique.

Sur ce point précis, il est intéressant de rappeler les propos tenus par M. Parfait ONANGA ANYANGA, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique en juillet 2017: “Le problème est politique et la réponse le sera aussi“.

Fin connaisseur de la politique centrafricaine, S.E Idriss DEBY ITNO, Président du TCHAD avait également, en Février 2017,livré sa vision sur la question en des termes limpides : “Tant qu’on ne fera pas en sorte que le président Touadéra puisse organiser un vaste forum national en ce sens, incluant tous ceux qui, aujourd’hui, sont mis à l’écart par la communauté internationale, à savoir les anciens Présidents Bozizé et Djotodia, les Chefs de l’ex-Séléka et des Anti-Balaka, on n’y arrivera pas.

De son côté, le Saint Père n’a cessé d’exhorter les acteurs centrafricains à privilégier le dialogue. “Que les armes se taisent et que prévale la bonne volonté pour dialoguer et redonner au pays la paix dont il a besoin pour son développement” avait-il déclaré en Mai 2017 sur la Place Saint-Pierre.

C’est donc en considération de ces pertinentes préconisations que notre formation politique demande à l’Exécutif de faire l’option du dialogue inclusif c’est-à-dire une discussion ouverte à toutes les forces vives de la nation sans restrictions.

Un tel choix gagnerait en temps, lisibilité et cohérence afin de permettre à notre pays de sortir de l’actuel engrenage mortifère.

En outre, la problématique de la soutenabilité financière de la MINUSCA dont l’essentiel des ressources budgétaires est largement tributaire des contributions américaines devra inciter les acteurs décisionnels centrafricains à une prise de conscience nationale devant déboucher sur l’impérieuse nécessité de l’appropriation interne du schéma de sortie de crise lorsqu’on connait le caractère tout aussi imprévisible qu’égocentrique du locataire de la Maison Blanche en la personne de M. Donald TRUMP.

Consciente du manque cruel de Leadership national dans la concrétisation de ce dialogue inclusif, notre formation politique exhorte respectivement le Médiateur de la République et la Plate-forme des Confessions Religieuses, du fait de leurs prérogatives Constitutionnelle, morale et spirituelle à s’impliquer dans cette entreprise de salut national.

 

Fait à Bangui, le 22 Janvier 2018

 

Pour le Bureau Politique

Honorable Bertin BEA,

Secrétaire Général,

Ancien Ministre

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