vendredi, novembre 15, 2024
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Valls, alarmiste sur une “gauche qui peut mourir”, appelle le PS à serrer les rangs

Valls, alarmiste sur une “gauche qui peut mourir”, appelle le PS à serrer les rangs

 

Manuel Valls a lancé samedi un sévère avertissement aux socialistes sur le risque de voir “la gauche mourir”, appelant sa majorité à serrer les rangs autour du seul “chemin” possible, le “réformisme” que représente le pacte de responsabilité.

Pour son premier discours devant le conseil national du Parti socialiste (parlement du PS) en tant que locataire de Matignon, le Premier ministre s’est voulu alarmiste : “Le risque de voir Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017 existe” et “oui, la gauche peut mourir”, a-t-il lancé devant ses camarades réunis à la Maison de la Chimie à Paris, trois semaines seulement après la nouvelle déroute électorale des européennes.

“Nous sentons bien que nous sommes arrivés au bout de quelque chose, au bout peut-être même d’un cycle historique pour notre parti”, a-t-il mis en garde, soulignant le fait que “la gauche n’a jamais été aussi faible dans l’histoire de la Ve République”.

Face à ce constat, “nous devons nous réinventer”, a-t-il exhorté, et “tenir bon, dans la durée” sur les “réformes” et “les choix économiques qui sont les nôtres”. “Avec le président de la République, nous considérons que c’est le cap qu’il faut maintenir”.

Le choix de la politique de l’offre, “je l’assume” et “je n’ai qu’une certitude : prendre un autre chemin nous conduirait à l’échec”, a-t-il dit.

Point de place, donc, aux aventuriers. “Il faut de la fermeté, de l’autorité pour gouverner la France”, a-t-il dit.

D’où un appel aux récalcitrants sur la nécessité de voter dans les semaines qui viennent les deux textes traduisant le pacte de responsabilité et de solidarité. Une partie des députés PS s’oppose aux 50 milliards d’euros d’économies décidées dans le cadre de ce pacte proposé par François Hollande.

La tradition de “la reparlementarisation à outrance des institutions n’est pas tenable”, car ce serait “la voie ouverte à la multiplication d’initiatives minoritaires qui feraient exploser le bloc central de la majorité”, a lâché M. Valls.

– Pas de guérilla parlementaire –

Car “c’est le réformisme qui est en jeu”, a insisté le chef du gouvernement en appelant les socialistes à avoir “l’obsession” d'”en finir avec la gauche du +un petit tour et puis s’en va+”.

Dressant lui aussi un sombre constat sur le PS, qui n’est “plus une parti de propositions et de positions”, qui n’a plus la “force propulsive du parti d’Epinay de 1971”, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti aux manettes depuis deux mois, a appelé à redéfinir un “nouveau parti socialiste”, ayant une nouvelle “carte d’identité”.

Il a aussi reconnu qu’il y avait une “minorité active” au sein du parti”.

“Le message de Valls, c’est +circulez y ‘a rien à voir+, pas d’alternative possible. Je ne suis pas surpris mais inquiet”, c’est “une situation de blocage”, a réagi auprès de l’AFP Emmanuel Maurel, animateur de l’aile gauche du parti (“Maintenant la gauche”). “Ca n’éteindra pas le débat qu’il y a chez les parlementaires”, a-t-il dit.

Il a également reproché à M. Cambadélis de mettre de côté le débat sur le fond pour s’intéresser à l’organisation du parti.

“L’un des députés “frondeurs”, Laurent Baumel, animateur de “la Gauche populaire”, a regretté “un discours (du Premier ministre) intransigeant sur le fond”. “On défendra nos idées librement, sans passer sous les fourches caudines de la discipline”, a-t-il prévenu.

La question d’une éventuelle primaire en 2016 pour départager les candidats à la présidentielle en 2017, lancée il y a plusieurs semaines par Julien Dray, s’est aussi invitée à nouveau lors de cette rencontre.

Certains responsables de l’aile gauche du PS, comme Emmanuel Maurel, y sont favorables, arguant qu’en 2011 en France elles avaient servi le PS.

“Nous verrons le moment venu ce que les socialistes décideront”, a déclaré le patron du parti, Jean-Christophe Cambadélis, tandis que pour Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, “la question ne se pose pas”.

AFP

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