Vakaga : « Donner 20 millions à Touadéra pendant que nos familles boivent l’eau des animaux est une trahison », dénonce Ibrahim Moussa, ressortissant de Boromata

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Vakaga : « Donner 20 millions à Touadéra pendant que nos familles boivent l’eau des animaux est une trahison », dénonce Ibrahim Moussa, ressortissant de Boromata

 

Vakaga : « Donner 20 millions à Touadéra pendant que nos familles boivent l’eau des animaux est une trahison », dénonce Ibrahim Moussa, ressortissant de Boromata
Le ministre Gontran Ndjono-Ahaba

 

Rédigé le 22 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Alors que la Vakaga manque d’eau potable, d’écoles et de routes, des ministres originaires de cette préfecture ont remis, le vendredi 12 décembre, une contribution de 20 millions de francs CFA en soutien au troisième mandat de Faustin-Archange Touadéra. Une démarche qui cause une vive colère parmi les ressortissants de la région. Ibrahim Moussa, originaire de Boromata, s’exprime sans détour.

 

Corbeau News Centrafrique : Bonjour monsieur Ibrahim.

 

Ibrahim : bonjour monsieur le journaliste.

 

CNC : vous êtes ressortissant de Boromata, dans la Vakaga. Comment avez-vous réagi en apprenant que des ministres de votre région offrent 20 millions de francs CFA à Touadéra pour sa campagne ?

 

Ibrahim : c’est une humiliation. Pendant que nos parents dorment à la belle étoile à Birao, pendant que nos enfants étudient sous des bâches, ces ministres trouvent normal de donner de l’argent au président. Ce n’est pas un geste symbolique, c’est un mépris assumé de la population de la Vakaga.

 

CNC : certains parlent pourtant d’un simple soutien politique.

 

Ibrahim : qu’ils arrêtent l’hypocrisie. Touadéra n’a jamais manqué d’argent pour ses campagnes. Ce régime dispose de moyens énormes. Les 20 millions ne servent pas à aider le président, ils servent à acheter la loyauté de ces ministres et à garantir leur place au gouvernement.

 

CNC : vous évoquez souvent la situation sociale dans la Vakaga. Que vivez-vous concrètement sur le terrain ?

 

Ibrahim : rien n’a changé depuis des années. Pas un forage digne de ce nom, pas d’écoles construites, des routes inexistantes. À Bour Mbata comme ailleurs, les gens boivent l’eau des puits où les animaux viennent s’abreuver. À Tiringoulou, après les inondations, personne n’est venu. Pas une aide, pas un sac de riz.

 

CNC : que pensez-vous de l’attitude des ministres originaires de cette région ?

 

Ibrahim : ils ont abandonné leur peuple. À Bangui, ils roulent dans le luxe, ils brassent des milliards, mais chez eux, leurs propres parents vivent dans la misère. Donner de l’argent à Touadéra pendant que la Vakaga brûle, c’est une trahison pure et simple.

 

CNC : vous parlez de trahison. Les mots sont forts.

 

Ibrahim : ils sont faibles par rapport à la réalité. Ces gens-là préfèrent sécuriser leur avenir politique plutôt que sauver des vies. Ils savent que des familles entières dorment sans abri, que des enfants n’ont même pas de tables-bancs. Malgré cela, ils choisissent le camp du pouvoir contre leur propre population.

 

CNC : quel message adressez-vous directement à ces ministres ?

 

Ibrahim : qu’ils arrêtent de se cacher derrière des discours creux. S’ils avaient un minimum de dignité, ils investiraient ces 20 millions dans l’eau, les écoles ou les routes de la Vakaga. L’histoire retiendra qu’ils ont choisi Touadéra plutôt que leur peuple.

 

CNC : merci monsieur Ibrahim.

 

Ibrahim : c’est moi qui vous remercie.

 

Propos recueillis par Moïse Banafio depuis Boromata….

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