« Une spirale inflationniste qui ne se justifie pas » : quand le gouvernement découvre l’augmentation des prix qu’il a lui-même provoquée

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« Une spirale inflationniste qui ne se justifie pas » : quand le gouvernement découvre l’augmentation des prix qu’il a lui-même provoquée

 

« Une spirale inflationniste qui ne se justifie pas » : quand le gouvernement découvre l’augmentation des prix qu’il a lui-même provoquée
Marché central de Bangui, capitale de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le gouvernement centrafricain s’alarme de l’augmentation des prix des produits de première nécessité, dénonçant des augmentations « illicites ». Pourtant, ce sont ses propres décisions qui ont rendu la vie encore plus chère : barrages routiers incontrôlés, taxation abusive, explosion du prix du carburant. Derrière les discours officiels, ce sont bien les autorités qui alimentent cette crise.

 

Un gouvernement qui feint la surprise face à sa propre politique

 

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Bangui, le ministre de la Communication Maxime Balalou a alerté les opérateurs économiques sur l’augmentation des prix du ciment, du sucre, de l’huile de palme et du sel, pointant du doigt des hausses « injustifiées ». Mais la vraie cause de cette flambée des prix est connue de tous : en 2022 et 2023, le gouvernement a presque doublé le prix du carburant, entraînant une augmentation automatique des coûts de transport et de tous les produits sur le marché.

 

Aussitôt, les Centrafricains en subissent directement les conséquences. Le transport étant plus cher, le moindre sac de farine ou bidon d’huile devient inaccessible, et cela ne concerne pas uniquement Bangui. Dans les villes de province comme Bozoum, Bria, Bakouma, Obo, Bambari ou Bangassou, où les routes sont en piteux état, les prix atteignent des niveaux encore plus absurdes. Mais le gouvernement préfère se focaliser sur Bangui, ignorant totalement la situation dans l’intérieur du pays.

 

Un réseau de rackets organisé sur les routes

 

Le problème ne se limite pas à l’augmentation des prix du carburant. Les routes du pays sont infestées de barrages tenus par les forces de sécurité, les douaniers, les militaires et les gendarmes, chacun imposant sa propre taxe.

 

Un commerçant de Bossangoa raconte :

 

« Entre Béloko et Bossangoa en passant par Bozoum et Bocaranga, il y a tellement de barrages qu’on finit par payer plus en “taxes” qu’en frais de transport. Chaque checkpoint, c’est 2 000, 5 000, parfois 10 000 francs CFA. Quand on arrive enfin, on est obligé d’augmenter les prix pour ne pas travailler à perte ».

 

Le gouvernement sait parfaitement que ces pratiques existent depuis des années. Mais au lieu d’agir, il laisse faire, pendant que les prix grimpent et que les consommateurs souffrent.

 

Un marché intérieur totalement abandonné

 

Alors que les autorités surveillent les prix dans les marchés de Bangui, elles ne se préoccupent pas du tout de la situation à l’intérieur du pays. À Obo, Bria ou Bocaranga, les routes sont quasiment impraticables, rendant le transport des marchandises encore plus coûteux.

 

Un habitant de Bocaranga témoigne :

 

« Ici, tout est hors de prix. Un sac de ciment qui coûte 9 500 francs à Bangui est vendu à plus de 20 000 chez nous. Le sucre, c’est le double. Le gouvernement fixe des prix, mais il ne fait rien pour assurer l’approvisionnement. Prenez un exemple, entre Bocaranga et Mbaïmboum, une distance de moins de 150 kilomètres,  on y trouve pas moins de 10 barrières des forces de l’ordre, où on trouve des policiers, des gendarmes, des douaniers parfois, des soldats FACA. Et à chaque passage, il faut payer, et ce n’est pas moins de 2000 francs CFA. Et la finalité? La hausse des prix sur le marché. Mais ça là, le gouvernement ne voit pas et parle de la hausse des prix sans réellement affronter les vraies causes  ».

 

Au lieu d’investir dans l’entretien des routes et la suppression des barrages illégaux, les autorités se contentent de menacer les commerçants, comme si l’inflation venait de nulle part.

 

Une hausse des prix qui profite aux proches du pouvoir

 

Derrière cette crise, certains tirent leur épingle du jeu. Pendant que la population lutte pour survivre, des réseaux mafieux bien placés profitent de la situation. Les barrages routiers sont maintenus car ils enrichissent ceux qui les contrôlent et leurs chefs à Bangui.

 

Le gouvernement dénonce l’inflation, mais il est le premier responsable de cette situation. Tant que les routes resteront en mauvais état, que les taxes abusives se multiplieront et que le prix du carburant restera hors de contrôle, les Centrafricains continueront de payer le prix fort, pendant que les profiteurs du système s’enrichissent en toute impunité.

 

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