Bangui, République centrafricaine, lundi, 8 février 2021 ( Corbeaunews-Centrafrique). La nouvelle d’un pacte ou d’une entente cordiale entre Madame C Samba Panza et Monsieur F Archange Touadéra (FAT) en pleine guerre hybride suscite beaucoup d’interrogations sur la scène politique centrafricaine.
Briser le socle de toutes les politiques de gestion de la RCA ?
Si ce “pacte” ou cette “entente cordiale” se réalise, Mme C Samba Panza perdra le crédit des suites du Forum de Bangui qui fait en partie l’essentielle sa popularité auprès des Centrafricains. Elle les abandonne pour rejoindre des mercenaires et des bandits des bourreaux.
Dans la mémoire politique centrafricaine, Madame C Samba Panza (CSP) a joué un rôle actif dans l’élection controversée de M Touadéra en 2015 grâce à un subtil mélange de Françafrique, d’ethnie et d’intérêts égoïstes. Les Centrafricains ont vécu les conséquences horribles de ce choix pendant cinq ans. C’est malheureusement la réalité de la “guerre hybride”.
L’idée de ce pacte est une mauvaise nouvelle l’avenir politique de Madame CSP.
Ses candidatures à la fois à la présidence de la République et à l’assemblée nationale rendent inaudible son message aux Centrafricains, alors même qu’ils attendent d’elle sécurité, paix, dignité, développement, santé, éducation, unité.
Le rapport du Forum national souverain de Bangui, CSP reste un des rares documents démocratiques participatifs, acceptables qui présentent une vision authentique d’un processus de réconciliation nationale en RCA. La stratégie du forum est de rassembler tous les Centrafricains autour de la refondation de leur pays, de leur patrie par la promotion d’un dialogue inter centrafricains largement participatif inclusif et conciliant.
“Aujourd’hui disait CSP, les aspirations profondes du peuple centrafricain sont scellées dans le Rapport du Forum National de Bangui qui constitue désormais le socle de toutes les politiques de gestion des affaires du pays. Chaque Centrafricain y trouvera l’essentiel des bases de la société centrafricaine que le Forum a voulu inventer et qui s’inscrira en lettre d’or dans les annales de notre histoire”.
Des réseaux criminels mafieux à la manœuvre.
Le Président FAT veut gagner les élections de 2020 à tout prix. Des réseaux criminels mafieux sont à la manœuvre pour atteindre cet objectif. Le groupe mercenaire Wagner et le gouvernement ont manipulé l’accord de Khartoum dans cet objectif.
En 2015, le gouvernement de CSP a bénéficié d’un réseau “occulte” composé de hauts fonctionnaires, des intellectuels, des parents, de l’ambassadeur de France pour faire élire FAT. En 2020, ce dernier bénéficie du soutien d’un réseau mafieux dangereux: “L’accord de Khartoum n’est qu’un partage de gâteau uniquement négocié entre le gouvernement conduit par Grébada, les groupes armés et Wagner conduit par Valéri Zakharov” dit A Sabone le 7/2/2021 sur Le Tsunami.net. L’ancien Conseiller national de la transition, Monsieur Zacharie Mahamat l’a déjà dit sur RNL le 7/10/20219.
Comme en 2015, les mercenaires et les groupes armés sont utilisés, manipulés en 2020 dans le contexte d’une guerre hybride pour gagner les élections. Ce sont des entreprises criminelles qui ont vocation à placer au pouvoir, clé en main qui veut et qui peut payer. C’est la ruine de la démocratie.
En novembre 2016, le président I. Déby, président en exercice de l’UA et Mr F A Touadéra, président de la RCA, ont décidé la tenue d’une réunion de l’UA sur un processus de paix en RCA dans un bref délai. L’accord de Khartoum en est l’aboutissement.
Le processus débute par l’Accord de Libreville du 17 Juillet 2017. Il vise à écarter les Centrafricains de toute décision concernant leur pays. Seul le gouvernement centrafricain, le Panel de l’UA et de l’ONU se réjouissent de l’Accord de paix de Khartoum. C’est ce que confirme A Sabone.
Cet Accord a suscité scepticisme, incompréhension et doute dans l’opinion publique nationale, et internationale.
Comment FAT et CSP accorderont- ils le Rapport du forum national de Bangui et l’Accord de Khartoum? L’un vise à rassembler les Centrafricains autour de la refondation de leur pays alors que l’autre remplace ces derniers par des groupes armés, des bandits et des mercenaires ? Enfin les groupes armés prennent conscience !
Des partis politiques centrafricains “patriotes”.
Il y a un déficit de patriotisme en RCA. Le patriotisme c’est l’amour de la patrie, le désir, la volonté de se dévouer, de se sacrifier pour la défendre.
Les partis politiques centrafricains sont confrontés à plusieurs obstacles. Les citoyens leur reprochent des détournements de fonds publics, leur incompétence, leur mutisme et aveuglement face aux souffrances de la population.
Ce mutisme, cet aveuglement de certains partis centrafricains neutralisent leur capacité et leur poids nécessaire à l’équilibre démocratique dans le pays. Certains sont prompts au nomadisme politique pour des intérêts personnels.
Tous les pouvoirs politiques centrafricains usent des menaces, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des intimidations contre les partis politiques, la société civile par la redoutable Section de Recherche et Investigations (SRI), véritable police politique.
L’actualité montre l’exemple d’A. Navalny qui fait preuve de courage pour que la Russie soit un pays libre. Cette affaire aide les Centrafricains à comprendre la dictature russe. Ils la subissent en RCA aujourd’hui. En 2017, la Cour européenne des droits de l’homme estimait les jugements russes “arbitraires et manifestement déraisonnables “ Déraisonnable.
C’est une dictature qui fabrique les preuves : “ L’affaire pour laquelle je suis en cage est complètement fabriquée. Le plus important dans ce procès est de faire peur à une quantité énorme de gens. Ils ont mis une personne en prison pour faire peur à des millions” dit l’opposant russe.
Vouloir un pacte avec Monsieur Faustin Archange Touadéra, allié de la Russie est une faute politique de Madame Catherine Samba Panza. L’opinion publique nationale, est pour la recherche des raisons qui ont poussé certains Centrafricains à la rébellion.
On fait l’amalgame entre “rebelles” et “mercenaires”. Le général Joseph Zoundeko du RPRC en 2016 disait: “dans la Vakaga, il nous manque la sécurité. Cela nous a poussés vers l’auto défense puis la rébellion. Il y a aussi le manque de routes, des écoles, des hôpitaux”.
Par Les Amis de Siloë Centrafrique
Le 8 février 2021