24 heures après avoir été touché par des tirs des miliciens Azandés, un hélicoptère russe reste bloqué dans la forêt proche de Zémio

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Suite à un violent affrontement vendredi dernier ayant opposé les forces gouvernementales aux miliciens Azandés, un hélicoptère russe de transport de troupes a été touché par des tirs ennemis, l’obligeant à atterrir dans la brousse.
Le vendredi 9 mai 2025, des combats intenses ont éclaté à Koumboli, une localité située à 3 kilomètres de Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou. Une patrouille des Forces armées centrafricaines (FACA), accompagnée de mercenaires russes, s’est aventurée dans cette zone forestière pour traquer des miliciens Azandés. À leur arrivée, les miliciens, bien organisés et familiers du terrain, ont tendu une embuscade. Les échanges de tirs, d’une grande violence, ont duré plusieurs heures, les deux camps mobilisant des moyens conséquents dans un environnement broussailleux difficile.
Pour consolider leur présence notamment à Zémio, les mercenaires russes avaient récemment déployé plusieurs hélicoptères depuis Bangui, incluant des appareils de combat et de transport de troupes. Ce renfort visait à sécuriser la ville. Ainsi, au cours des combats à Koumboli, un hélicoptère de transport de troupes, en provenance de Bangui, a été atteint par des tirs précis des miliciens à son retour. Gravement endommagé, l’appareil a effectué un atterrissage forcé dans une zone forestière proche de Koumboli. Vingt-quatre heures plus tard, l’hélicoptère reste immobilisé, sous la menace des miliciens toujours actifs dans la zone.
L’incident a eu des conséquences graves. Le pilote, tentant de s’extraire de l’appareil après l’atterrissage, a été grièvement blessé par une balle. Un interprète à bord a été touché à la tête, et son état demeure critique. Les mercenaires russes ont engagé une opération pour récupérer l’hélicoptère et envisager sa réparation, mais la présence des miliciens rend cette tâche complexe. Les combats de vendredi n’ont permis à aucun camp de prendre un avantage décisif : les miliciens Azandés restent positionnés dans la périphérie de Koumboli, tandis que les FACA et les Russes contrôlent le centre de Zémio.
Le lendemain, samedi 10 mai, les mercenaires russes ont imposé une nouvelle exigence aux habitants de Zémio. Ils ont ordonné à la population de nettoyer un terrain près de la gendarmerie, dans un ancien site résidentiel réservé aux personnel soignants. Ce local, anciennement administratif, a été choisi par les russes pour établir une nouvelle base militaire conjointe : Wagner-FACA, en remplacement de celle détruite le 1er mai par une attaque violente des miliciens Azandé. Sous la contrainte, les habitants ont dégagé le site, permettant aux Russes et aux FACA de transporter leurs équipements et de commencer l’aménagement de cette nouvelle position.
Pendant ce temps, à Mboki, située à environ 75 kilomètres de Zémio sur l’axe Obo, la situation est tout aussi tendue. Samedi dernier, un contingent de mercenaires russes et de soldats FACA, déployés la veille dans la ville, a quitté Mboki pour se diriger vers Obo. En chemin, à Kadjemah, un village situé à 25 kilomètres de Mboki sur l’axe Obo, ils ont appris que des soldats FACA Azandé, formés par les Russes et intégrés à l’armée nationale selon le gouvernement, avaient déserté pour rejoindre les miliciens Azandés non formés dans la brousse. Face à cette information, les Russes et les FACA ont fait demi-tour à Kadjemah et sont revenus vers Mboki. Mais une fois à Mboki, ils se sont dirigés vers Zemio. Mais en route, ils se sont arrêtés à Kpabou, un village situé à 15 kilomètres de Mboki, où ils stationnent actuellement. Leurs intentions restent incertaines : envisagent-ils d’établir une base à Kpabou, de poursuivre les déserteurs, ou de renforcer leur position face aux miliciens ?
Par ailleurs, à Obo, chef-lieu du Haut-Mbomou, l’inquiétude croît. Environ 200 miliciens Azandés, dont certains formés par les Russes en mars et avril 2024 et initialement intégrés à l’armée nationale, ont rejoint leurs camarades non formés dans la forêt. Ce mouvement fait craindre une attaque imminente contre les positions des FACA à Obo. Certains habitants, pris de panique, ont commencé à fuir vers la République démocratique du Congo pour se réfugier. La région du Haut-Mbomou, de Zémio à Mboki et Obo, demeure sous haute tension, avec des évolutions incertaines dans les prochains jours….
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