Transhumance apaisée dans le nord-est de la République centrafricaine : Des Stratégies en Discussion
Bangui, 17 octobre 2023 (CNC) – La République centrafricaine (RCA) fait face à un défi majeur chaque année : la transhumance. Ce mouvement saisonnier des troupeaux à la recherche de pâturage a causé des conflits persistants entre éleveurs et agriculteurs, entraînant des pertes humaines et impliquant parfois des groupes armés. La semaine dernière, un rassemblement à Ndélé, dans le Bamingui-Bangoran, a réuni des acteurs du secteur agro-pastoral pour discuter des stratégies visant à apaiser cette situation tendue.
La transhumance, bien que nécessaire pour la survie des troupeaux, a eu un impact négatif sur les écosystèmes et la sécurité dans la région. L’ONG Wildlife Conservation Society (WCS) estime que la protection des parcs nationaux est essentielle pour éviter que les troupeaux n’entrent dans ces zones sensibles. Félin Touaguira-Shaka, directeur pays de WCS, a souligné : « Il y a beaucoup de troupeaux qui arrivent dans le territoire ici et il y a très peu d’espace puisque la grande partie de la préfecture du Bamingui-Bangoran est faite par les parcs. Et quand les bêtes entrent dans le parc, les animaux sauvages fuient. Donc maintenant, c’est très important que les bêtes de transhumance n’entrent pas dans le parc ».
Pour une transhumance apaisée, les participants à la réunion ont exprimé la nécessité de renforcer les forces armées centrafricaines en termes d’équipement et d’effectifs, tout en sécurisant les frontières. Ibrahim Senoussi, Sultan-maire de Ndélé, a souligné le besoin de ressources adéquates pour les forces de sécurité : « Les militaires sont là, vraiment, ils n’ont pas les moyens. Ni en nombre, ni en matériel de communication, ni en matériel de véhicule. Donc ils n’ont absolument rien. Donc le plus important c’est de vraiment fermer la frontière, mettre beaucoup d’hommes et à partir de là, on peut parler de transhumance apaisée ».
Le préfet intérimaire de Bamingui-Bangoran, Jean-Gilbert Bagoudou, s’est engagé à prendre des mesures pour prévenir d’éventuels conflits liés à la transhumance l’année prochaine. Il a déclaré : « Après cela, nous allons tenir des réunions pour que des sensibilisations puissent être faites dans les différents axes pour qu’une transhumance soit une transhumance apaisée pour cette année ».
La gestion des couloirs de transhumance demeure un défi majeur en RCA. Heureusement, le gouvernement, en collaboration avec plusieurs organisations nationales et internationales, s’implique pour trouver des solutions à cette problématique. La réunion à Ndélé est une preuve de la volonté de toutes les parties concernées de travailler ensemble pour apaiser les tensions et promouvoir une transhumance pacifique dans le nord-est de la RCA.
Il est évident que l’harmonie entre éleveurs et agriculteurs, ainsi que la préservation de l’environnement, sont des enjeux cruciaux pour la RCA. La résolution des conflits liés à la transhumance nécessite une approche holistique et la collaboration de tous les acteurs impliqués. Les efforts visant à renforcer les forces de sécurité et à sensibiliser la population sont des étapes essentielles vers une transhumance apaisée et durable.
Par Moïse Banafio
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