Bancroft en RCA : Démenti américain et stratégie de pouvoir de Touadera
Bangui, 15 janvier 2024 (CNC) – La République centrafricaine (RCA) est devenue le théâtre d’une complexe danse diplomatique, récemment animée par des rumeurs et démentis concernant l’implication de la société de sécurité privée américaine, Bancroft Global Development. Le Département d’État américain a officiellement nié avoir autorisé la présence de Bancroft en RCA, plongeant ainsi les intentions du président Faustin Archange Touadéra et les relations géopolitiques de la RCA dans un brouillard d’incertitude.
Depuis plusieurs années, la RCA est au cœur d’une lutte d’influence entre puissances mondiales. L’intervention militaire des mercenaires russes en particulier à travers le groupe paramilitaire Wagner, a suscité des inquiétudes internationales quant à l’influence croissante de Moscou en RCA. Parallèlement, les États-Unis et d’autres acteurs occidentaux ont cherché à préserver leurs intérêts et à soutenir la stabilité dans ce pays d’Afrique centrale.
Dans ce contexte, le président putschiste Touadéra semble naviguer entre les grandes puissances pour renforcer sa position et son régime. Les discussions entre lui, son gouvernement et Bancroft, révélées par des médias comme Africa Intelligence, suggèrent une tentative de diversifier les partenariats sécuritaires de la RCA afin de sécuriser son pouvoir. Cependant, le démenti du Département d’État américain, tel que rapporté par Le monde Afrique, soulève des questions sur les véritables alliances et objectifs de la RCA.
Le démenti américain cependant pourrait être perçu comme une tentative de distancer Washington de l’épineuse question de la sécurité privée en Afrique, surtout en présence d’un acteur potentiellement déstabilisateur comme le Wagner. Paradoxalement, cette prise de position pourrait aussi refléter une stratégie plus discrète des États-Unis dans la région, qui privilégierait la diplomatie et le soutien indirect plutôt que l’engagement militaire ouvert.
Toutefois, la présence de Wagner en RCA a été largement critiquée pour sa méthodologie controversée et son influence politique. La communauté internationale, notamment les pays occidentaux, a exprimé son inquiétude quant à la montée de l’influence russe en Afrique. Dans ce cadre, l’éventuelle présence de Bancroft pourrait être vue comme un contre-poids à cette influence, même si les États-Unis nient toute implication directe.
La RCA, riche en ressources mais tourmentée par des conflits internes, reste un pays où la sécurité et la stabilité politique sont précaires. La multiplicité des acteurs sécuritaires étrangers complique le paysage, soulevant des questions sur la souveraineté nationale et l’efficacité des interventions extérieures. Le gouvernement de Touadéra, tout en naviguant entre ces diverses influences, doit également répondre aux besoins immédiats de sa population en termes de sécurité et de développement.
Rappelons que la situation en RCA illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux États africains. Le démenti des États-Unis concernant Bancroft soulève des questions fondamentales sur la nature de l’engagement international en Afrique et les stratégies des États africains dans ce contexte géopolitique complexe.
Par Alain Nzilo
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