Tirs des Wagner sur les positions des 3R à Nandobo et Bozoum, quel avenir pour le cessez-le-feu signé à Ndjamena ?

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Tirs des Wagner sur les positions des 3R à Nandobo et Bozoum, quel avenir pour le cessez-le-feu signé à Ndjamena ?

 

Tirs des Wagner sur les positions des 3R à Nandobo et Bozoum, quel avenir pour le cessez-le-feu signé à Ndjamena ?
Les rebelles de 3R, drone récupéré en main, après les combats avec les mercenaires russes du groupe Wagner et FACA à Ngaoukala, près du village de Mann, dans la préfecture de Lim-Pendé, en République centrafricaine.

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

La semaine dernière, Wagner tire sur les positions des 3R à Nandobo et Bozoum, défiant l’accord de N’Djamena. Cet engagement avec 3R et UPC survivra-t-il ?

 

Une opération avortée à Nandobo

 

À Nandobo, un village situé entre Carnot et Berbérati, à environ 50 km de cette dernière, Wagner et les éléments de Forces armées centrafricaines (FACA) se sont déployés dans la brousse de cette localité pour désarmer des éléments du mouvement 3R. Selon des témoignages recueillis par la rédaction du CNC, les rebelles, avertis par leurs éclaireurs de l’arrivée imminente des forces de Wagner et des soldats FACA, se sont retirés avant l’opération. À leur arrivée, les mercenaires et les soldats n’ont trouvé aucune trace des 3R. Pendant 30 à 40 minutes, ils ont tiré en l’air, dans ce qui semble être une démonstration de force. Ces tirs, signalés un jeudi vers 18 heures, n’ont pas fait de victimes directes, mais ils ont semé la peur parmi les habitants.

 

Un incident tragique à Bozoum

 

Un scénario similaire s’est déroulé à Bozoum, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé. Là encore, Wagner et les FACA visaient des positions des 3R située à 25 kilomètres de la ville, mais les rebelles, prévenus, avaient disparu. Pendant près de 40 minutes, les mercenaires ont tiré en l’air, sans rencontrer d’opposition. Malheureusement, cet épisode a eu des conséquences graves : un enfant a été blessé par une balle perdue. Cet incident rappelle que, même sans affrontements, de telles actions peuvent mettre en danger la population.

 

Wagner, un acteur incontournable mais problématique

 

Les mercenaires du groupe Wagner, qui soutiennent le gouvernement centrafricain, n’auraient pas été consultés par le gouvernement tchadien lors des négociations de N’Djamena, signées le 19 avril 2025 entre le gouvernement, le mouvement 3R, et l’UPC d’Ali Darassa. Mécontents, ils semblent déterminés à imposer leurs propres conditions. Peu après l’accord, ils ont exigé que les 3R et l’UPC se désarment dans un délai de dix jours, sans offrir de garanties claires. Ils ont ordonné aux éléments de l’UPC de se regrouper à Pombolo, à 60 km de Bambari, et aux 3R de se rassembler à Niem, dans la Nana-Mambéré, avant le 18 juillet. Ces exigences, formulées sans dialogue, ont amplifié les tensions sur le terrain.

 

Une menace pour l’accord de paix

 

Les agissements de Wagner, soutenus par les FACA, contredisent l’esprit de l’accord de N’Djamena. En agissant unilatéralement, ils fragilisent la confiance nécessaire pour avancer vers une paix durable. Les tirs en l’air, bien que sans affrontements directs, envoient un message clair : Wagner cherche à maintenir la pression sur les groupes armés, quitte à risquer des incidents comme celui de Bozoum. Ces actions rappellent d’autres épisodes violents attribués aux mercenaires, comme l’assassinat de trois rebelles de l’UPC, dont les corps ont été mutilés.

 

Pour beaucoup, les motivations de Wagner vont au-delà de la sécurité. En Centrafrique, les mercenaires bénéficient de primes de risque élevées et d’un accès aux ressources du pays. Un retour à la stabilité pourrait réduire leur influence et leurs profits. En entretenant un climat d’insécurité, ils justifient leur présence tout en affaiblissant l’État centrafricain, dont ils contrôlent de nombreux rouages.

 

L’accord de N’Djamena représentait une lueur d’espoir pour apaiser les tensions entre le gouvernement, les 3R, et l’UPC, mais les récents événements à Nandobo et Bozoum montrent à quel point cet engagement reste fragile. Sans une coordination réelle entre le gouvernement, les groupes armés, et leurs soutiens internationaux, le cessez-le-feu risque de s’effondrer. Les habitants de ces localités, pris entre les tirs et la peur, attendent des signes concrets d’apaisement. La question demeure : l’accord survivra-t-il à la stratégie de pression de Wagner ?

 

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