Terfel : un village condamné à fuir sous la terreur de Wagner

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À 15 kilomètres de Birao, le village de Terfel est en train de disparaître. Pas à cause de la sécheresse ou de l’abandon, mais parce que ses habitants ont décidé de partir. Ils n’en peuvent plus. Depuis plus d’un an, les hommes de Wagner passent, pillent, frappent, humilient. À chaque descente, c’est la même chose à Terfel : des motos volées, des maisons vidées, des vieillards battus et forcés de rester sous le soleil, le regard fixé vers le ciel. Les jeunes mercenaires russes, parfois pas même trente ans, s’acharnent sur des hommes de soixante ou soixante-dix ans sans la moindre retenue. Personne ne peut protester, personne ne peut résister.
Cette fois, c’est trop. Réunis à Terfel , les habitants ont décidé de partir. Mais où ? Certains veulent aller à Birao, d’autres parlent du Tchad ou du Soudan, la frontière n’est pas loin de Terfel . Ils hésitent. Rester, c’est s’exposer à la prochaine descente, encore et encore. Partir, c’est tout recommencer ailleurs. Mais peuvent-ils encore vivre ici à Terfel ? Depuis des mois, ils ne comprennent même plus pourquoi Wagner s’acharne sur eux. Peut-être que c’est à cause de l’or qui dort sous la terre de la Vakaga. Peut-être qu’ils ne sont qu’un obstacle de trop dans cette zone où la loi n’existe plus.
Et pendant ce temps, personne ne parle de Terfel . Les médias, muets. Parce que parler de Wagner, c’est risquer sa vie. Les gens savent, mais ils se taisent. Même la MINUSCA, censée protéger la population, regarde ailleurs. Ils savent ce qui se passe, ils savent tout. Les exactions, les pillages, les humiliations. Mais ils ne bougent pas. Et quand ils parlent, c’est avec des phrases floues, des formules qui évitent de dire les choses comme elles sont. Ils parlent de « forces bilatérales », sans jamais nommer Wagner. Pourquoi ? Parce que la MINUSCA agit en fonction de ceux qui ont le pouvoir. Valentine Rugwabiza, la cheffe rwandaise de la mission, est proche de Touadéra. Certains pensent que c’est pour ça qu’il ne faut pas trop parler de ce que font les Russes ici.
Mais la vraie question reste la même : comment construire la paix dans ces conditions à Terfel ? Un village entier fuit, des familles abandonnent leurs terres, et rien ne change. Pas un responsable pour répondre, pas une action pour arrêter ça. Si Terfel disparaît, s’il est rayé de la carte, ce sera une preuve de plus que la Centrafrique continue de s’effondrer, morceau par morceau. D’ici quelques jours, on saura où ils iront. Mais une chose est certaine : rester n’est plus une option.
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