Bangui, République centrafricaine, samedi, 24 avril 2021, 03:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Les obsèques d’Idriss Déby ont eu lieu ce vendredi 23 avril à N’Djamena. Jeune Afrique vous emmène dans les coulisses de ce dernier hommage qui, entre Emmanuel Macron, Mahamat Idriss Déby et les présidents du G5 Sahel, prend des airs de sommet diplomatique.
Plusieurs chefs d’État et représentants d’institutions internationales ont fait le déplacement à N’Djamena ce vendredi 23 avril pour les obsèques d’Idriss Déby Itno. Les présidents Faure Gnassingbè, Alpha Condé, Félix Tshisekedi ou encore Faustin-Archange Touadéra étaient ainsi présents place de la Nation pour rendre hommage au maréchal.
En revanche, Paul Biya et Ali Bongo Ondimba se sont faits représenter, respectivement par leur ministre délégué à la Défense, Joseph Beti Assomo, et par la Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda. Les chefs d’État membres du G5 Sahel, eux, étaient déjà sur place la veille, tout comme Emmanuel Macron. Dès son arrivée, le président français, qui avait appelé mardi Hinda Déby Itno, la première dame, s’est entretenu avec le fils du défunt, Mahamat Idriss Déby, désormais président du Comité militaire de transition (CMT) qui dirige le pays.
Le président français Emmanuel Macron salue le président mauritanien Mohamed Ould El Ghazouani aux côtés du président nigérien Mohamed Bazoum après une rencontre avec les dirigeants africains des pays du Sahel la veille des funérailles du président tchadien Idriss Déby à N’Djamena, au Tchad, le 22 avril 2021.
Emmanuel Macron a ensuite rejoint ses homologues Mohamed Bazoum, Bah N’Daw et Mohamed Ould Ghazouani, ainsi que Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’UA, pour faire un point avec eux sur la transition tchadienne. Faki Mahamat s’était entretenu en tête à tête le 21 avril avec Mahamat Idriss Déby, lequel avait également reçu, le même jour, Mahamat Saleh Annadif, le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.
Pas de retrait des troupes tchadiennes au Sahel
Le chef du CMT avait déjà multiplié le même jour ainsi que la veille les entretiens avec les principales personnalités tchadiennes : responsables de partis, présidents d’institutions, anciens Premiers ministres (Delwa Kassiré Coumakoye, Haroun Kabadi, Emmanuel Nadingar, Kalzeube Pahimi Deubet, Albert Pahimi Padacké) ou encore l’ex-président Goukouni Weddeye.
Le vendredi matin, avant la cérémonie d’hommage national, les chefs d’État membres du G5 Sahel et Emmanuel Macron se sont une nouvelle fois entretenus avec Mahamat Idriss Déby et les principaux responsables du CMT. Ils ont répété leur souhait de voir rapidement des personnalités civiles intégrer le dispositif de transition, pour l’instant exclusivement militaire, et la nécessité d’entamer un dialogue avec la société civile et l’ensemble de la classe politique tchadienne. Les présidents sahéliens ont aussi affiché leur disponibilité pour aider les nouvelles autorités de N’Djamena en ce sens.
MAHAMAT IDRISS DÉBY S’EST MONTRÉ « SOUCIEUX D’OBTENIR LE SOUTIEN FRANÇAIS ET RÉGIONAL »
De son côté, Mahamat Idriss Déby s’est montré, selon une source diplomatique au coeur des discussions, « conscient de ces enjeux politiques et de la pression internationale, mais aussi soucieux d’obtenir le soutien français et régional ». Affichant une certaine cohésion, le fils d’Idriss Déby Itno et les officiers du CMT savent leur marge de manoeuvre étroite. Désireux de garder leur rang au sein du G5 Sahel, ils sont surtout toujours sous la menace des rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui, même s’ils ont été affaiblis par les derniers combats, pourraient reconstituer leurs forces et tenter de repasser à l’offensive.
En gage de bonne volonté, les nouveaux maîtres de N’Djamena n’ont pas, contrairement à des rumeurs persistantes ces dernières heures, ordonné à leur bataillon de 1 200 hommes déployé au sein de la force conjointe du G5 Sahel de rentrer au Tchad. Des troupes tchadiennes ont bien quitté le nord du Burkina Faso, où elles étaient en mission ces dernières semaines, mais pour rejoindre, comme cela était planifié, leur base de Téra, au Niger, proche de la zone des trois frontières où elles mènent des opérations.
Par Jeune Afrique