Bangui (Republique Centrafricaine) 29 oct. 2019 00:37
Le premier forum culturel sur les risques liés à la migration clandestine s’est tenu à Yaoundé. De nombreux élèves, étudiants et jeunes en quête d’opportunités d’emploi ou de formation à l’étranger ont pris part à l’événement. Des anciens migrants camerounais ont fait part de leur expérience et évoqué les dangers de la migration irrégulière. “Si la migration est illégale, nous avons un prix à payer, c’est la mort mais si nous allons légalement, on peut trouver tellement d’avantages, voilà ce que j’ai retenu”, a commenté Rostand Biloa, élève en classe de seconde dans un lycée de Yaoundé, au sortir du premier forum sur la migration au Cameroun. En effet, plus de 3.400 Camerounais ont été secourus dans le désert, en mer et dans des centres de détention en Libye. “Ils ont été pris dans l’engrenage du business des passeurs ou de la traite d’êtres humains en Libye ou ailleurs et ramenés au pays grâce à l’organisation internationale des migrations avec le concours financier de l’Union européenne”, selon Hans-Peter Schadek, chef de la délégation de l’union européenne au Cameroun. Toutefois, l’option d’une émigration légale a également fait l’objet d’échanges pendant les deux jours du forum. La branche locale de l’ONG AIESEC a présenté aux jeunes les opportunités de migration régulière à travers ses trois programmes. “L’un de nos programmes est ‘global entrepreneur’, il permet à un étudiant qui est au Cameroun d’aller dans un autre pays développer son leadership au travers d’un stage académique, et là-bas, il gagne des compétences”, explique Isaac Yami chargé des talents au sein de l’ONG AIESEC à Yaoundé. Le staff de l’association “un diplômé, un champ” au forum sur la migration au Cameroun à Yaoundé, le 25 octobre 2019. (VOA /Emmanuel Jules Ntap) Toutefois, au cours du forum, certains exposants ont mis un accent sur les secteurs pouvant permettre aux jeunes de gagner leur vie au Cameroun. C’est le cas de l’association dénommée “un diplômé, un champ”, créé en août 2019. “Le principe est simple, le jeune vient, on le recrute, on lui parle du projet, lorsqu’il est intéressé, il travaille dans un champ communautaire deux fois par semaine. Lorsqu’on va vendre la récolte, on ne donne pas de l’argent aux jeunes qui ont participé au projet pour payer leur main d’œuvre, mais on leur octroie plutôt une bourse. Si un jeune veut cultiver du piment, on va lui donner la semence et la terre et on l’encadre”, confie à VOA Afrique Alain Georges Lietbouo, fondateur de l’association. A ce jour, l’association “un diplômé, un champ” possède un champ communautaire de légumes de 3500 m2 à la périphérie de Yaoundé. Le premier forum sur la migration au Cameroun a été initié par l’ONG camerounaise “Solutions aux migrations clandestines” qui sensibilise sur la question depuis une dizaine d’années. Yves Tsala, le président de cette ONG, pense avoir trouvé la bonne formule pour parler de la migration au Cameroun. “On a imaginé cette plate-forme où on pouvait avoir tout le monde sur place au même endroit et notamment les organisations en charge de cette question, pour parler de la migration légale en Europe, en Tunisie ou ailleurs”, précise-t-il. L’organisation internationale des migrations (OIM) est le principal partenaire du gouvernement camerounais sur la question de la migration. Son stand d’exposition a été un pôle d’attraction des visiteurs au palais des sports de Yaoundé. “Les Camerounais comprennent de plus en plus la dynamique de la migration irrégulière, ses enjeux et ses difficultés. Le fait que des jeunes migrants de retour au pays sensibilisent les autres est un canal d’information intéressant”, s’est réjoui Dr Boubacar Seybou, chef de la mission de l’OIM au Cameroun.
Avec Lalibre.be
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