Quatre mois après les élections sénatoriales ayant suivi la présidentielle de décembre 2018, l’ambiance électorale ne tarit pas en RDC. La bataille est âpre en vue de briguer les sept postes du bureau du Sénat.
Senat in Kinshasa, Demokratische Republik Kongo (AFP/Getty Images/J. D. Kannah)
L’ambiance à Kinshassa ce vendredi (26.07.19) est celle d’une veillée d’arme. Le Front commun pour le Congo (FCC), qui revendique 90 sénateurs sur 108 au total, présente comme candidat au poste de président du Sénat l’ancien ministre de la justice Alexis Thambwe Mwamba. Il a face à lui, l’ex-ministre de l’Économie et du Plan, Modeste Bahati Lukwembo.
Modeste Bahati Lukwebo
Sa candidature lui a valu son exclusion du FCC dont est membre son parti AFDC. Une guerre de positionnement que justifie Bahati Lukwembo :
“Notre combat est un combat d’équité et de justice. On ne fait pas la politique pour finalement servir les autres. On fait de la politique pour avoir de l’espace pour servir ses idées. Mais vous allez les servir comment si on ne vous élève pas à des postes de responsabilité ? Voilà pourquoi nous disons que ce combat que nous menons depuis de longues années, pour que nous puissions le mettre en pratique, il faut que nos membres occupent des postes de responsabilité.”
Outre Alexis Thambwe Mwamba et Modeste Bahati Lukwembo, 16 autres candidats convoitent l’un ou l’autre des sept postes en jeu. C’est le cas de l’ancien ministre de l’Intérieur Évariste Boshab qui recherche le poste de 1er vice-président du Sénat. Mais pour cela, il doit pouvoir battre l’ancien Premier ministre Samy Badibanga.
Demokratische Republik Kongo Justizminister Alexis Thambwe Mwamba (Getty Images/AFP/J. D. Kannah)
A en croire le politologue Jean-Claude Mputu ce sont autant d’hommes politiques qui cherchent à se maintenir sur l’échiquier. Mais ces manœuvres ne visent pas l’intérêt des Congolais :
“Si Thambwe Mwamba est élu président du Sénat, ça veut dire que Joseph Kabila va contrôler l’ensemble des institutions directement, et la présidence avec son allié Tshisekedi. Alors, en ce moment-là, Kabila n’a plus d’intérêt à attendre. Il a accéléré le processus de la mise en place d’un gouvernement pour pouvoir faire élire son candidat à la présidence du Sénat. Comme ça il aura la main sur l’ensemble des institutions du pays.”
Jean-Claude Mputu rappelle que le précédent Sénat a été qualifié par le peuple congolais de refuge des moboutistes. Et il constate que le nouveau Sénat est malheureusement le refuge des Kabilistes.
Ce sont 82 millions de Congolais qui suivent avec attention ces élections en attendant la nomination d’un nouveau gouvernement, tout en espérant que règnent la paix et la sécurité dans leur pays déchiré par les conflits, et secoué par l’épidémie du virus d’ébola.
Avec DW.