COMMUNIQUÉ DE PRESSE
De violents affrontements dans la ville de Bambari les 15 et 16 février ont blessé des civils et touché un centre médical soutenu par Médecins Sans Frontières (MSF) avec des balles et des explosifs, compromettant ainsi davantage l’accès déjà très précaire de la population aux soins de santé.
L’équipe chirurgicale de MSF et ses collègues du Ministère de la Santé ont traité un total de 36 blessés de guerre à l’hôpital régional de Bambari. La majorité des blessés sont arrivés mardi, dès que les combats se sont calmés, permettant ainsi aux ambulances et aux patients d’accéder à l’hôpital. Parmi les blessés se trouvaient huit femmes et neuf mineurs âgés entre 17 mois et 17 ans.
“La crise humanitaire actuelle à Bambari et dans tout le pays est terrible et la violence qui touche les civils doit cesser. La population centrafricaine a déjà beaucoup souffert et ce que nous avons vu la semaine dernière est un nouvel exemple du lourd tribut de la violence sur la population, y compris les femmes et les enfants blessés par des balles et des éclats d’obus”, déclare Marcella Kraay, cheffe de mission adjointe de MSF. “Les tensions et les combats constants ont un impact profond sur une population déjà vulnérable et traumatisée, durement touchée par des années de guerre civile, une crise médicale chronique, et donc un accès extrêmement limité aux soins de santé”.
Le Centre de Santé Elevage à Bambari, où MSF, en appui au Ministère de la Santé, assure des soins de santé primaires à une communauté d’environ mille personnes, a été gravement endommagé par les combats. L’équipe de MSF qui a inspecté les lieux après la fin des violences a découvert qu’une explosion et des coups de feu avaient endommagé la tente médicale de MSF, y compris les salles de consultation des patients. Des douilles de balles étaient éparpillées sur le sol dans tout le complexe médical. Comme les combats se rapprochaient de plus en plus de la clinique, leur a-t-on dit, l’équipe médicale présente pendant les affrontements a fui les lieux.
Un centre médical est un espace neutre protégé par le Droit International Humanitaire (DIH) et ne doit jamais être ciblé ou utilisé pour les combats ou à des fins militaires. Marcella Kraay : “En cette période de crise, nous demandons à toutes les parties au conflit de respecter à tout moment les structures médicales, les ambulances, le personnel médical, ainsi que les patients et leurs accompagnants. Un accès sans entrave et durable à la population civile touchée par la violence doit être garanti afin de pouvoir assurer la provision de soins médicaux dont elle a tant besoin”.
Au cours des deux derniers mois, des combats ont éclaté entre une coalition de groupes armés non étatiques et les forces gouvernementales soutenues par des alliés militaires internationaux, plongeant le pays dans un nouveau cycle de violence. La ville de Bambari, dans la préfecture de Ouaka, est le théâtre d’affrontements depuis la mi-décembre. À ce jour, MSF a traité 111 blessés de guerre à Bambari depuis décembre 2020. L’impact des combats sur le Centre de Santé Elevage aggrave encore la souffrance des populations, limitant leur accès aux soins pendant une semaine entière, jusqu’à ce que les dégâts aient été réparés et que les activités médicales aient repris.
Au-delà des victimes directes de cette violence, la population de la République centrafricaine en général n’a qu’un accès très limité aux services médicaux essentiels en raison de la violence et de l’insécurité croissante. Plus de 200 000 personnes ont déjà été déplacées à l’intérieur ou à l’extérieur du pays et vivent dans des conditions très précaires.
MSF s’efforce d’assurer la continuité des soins dans tous ses projets et a augmenté sa capacité chirurgicale pour répondre à l’afflux de blessés et apporte une assistance aux populations déplacées dans les zones où l’organisation est présente. Les équipes de MSF sont prêtes à aider le Ministère de la Santé à faire face à un éventuel afflux de blessés de guerre et à aider les populations déplacées dans tout le pays.
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MSF travaille en République centrafricaine depuis 1997. Indépendante de tout parti politique ou militaire, MSF gère 13 projets dans 7 des 16 préfectures du pays. Les équipes de MSF assurent des soins à tous ceux qui sont dans le besoin pendant les conflits, les déplacements de population ou les épidémies, sans distinction de race, de religion ou d’idéologie.
Depuis le début de la crise électorale à la mi-décembre, MSF, en soutien au Ministère de la Santé, a traité plus de 300 blessés de guerre à travers le pays et est intervenu dans les zones touchées par le conflit en dehors de ses projets réguliers, notamment à Bouar, Grimari, Bossembele, Mbaiki, Boali, Damara, Dékoa, Liton et Ippy.
Contacts :
Lorène GIORGIS – Responsable Communication
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