En République démocratique du Congo, la corruption est courante dans certains établissements de l’enseignement secondaire et universitaire.
En uniforme bleu et blanc, Ornica, élève finaliste du complexe scolaire Ntilu-Wele de Limete, vient de terminer ses examens et rejoint ses collègues dans la cour de recréation. “C’était (l’examen) wouhhhh… C’était formidable. Très, très formidable pour moi, je ne sais pas pour les autres. Je suis confiante que j’aurais sans doute mon diplôme d’Etat (équivalent du baccalauréat, ndlr).”
Cette assurance d’Ornica à Kinshasa contraste avec des soupçons de fuites des questionnaires à Kisangani, au nord-est de la RDC, où dix personnes, dont deux responsables d’établissements scolaires, sont en garde a vue pour détention de neuf copies de questionnaires sur les sujets d’options.
Ornica affirme n’avoir pas eu connaissance de cela et qu’elle s’était suffisamment préparée pour affronter les épreuves.
“On a travaillé avec nos têtes, rien de tel ici, d’ailleurs on n’avait pas de téléphone pendant les examens.”
Mais pour Daniella, une autre élève rencontrée dans le même centre d’examens, la corruption existe bien.
“Je sais que la corruption existe dans nos milieux scolaires mais personnellement j’ai pas recouru à cette pratique. En revanche, tricher à l’école oui…. (rires).”
Dans une salle d’examen d’Etat au Collège Saint-Joseph (Elikya), lors du coup d’envoi officiel des épreuves nationales, Emery Okundji, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, a encouragé les élèves a travailler en toute sérénité pour mériter leurs diplômes.
“Vous êtes l’avenir de notre pays, l’avenir du Congo de demain. Les futurs ministres c’est vous. Vous devez prendre le destin de ce pays en mains.”
La plupart des enseignants congolais sont conscients de la corruption, estime cette enseignante qui s’est exprimée de manière anonyme. “La corruption existe dans nos écoles, mais je pense qu’au niveau de chaque école, au niveau de chaque direction scolaire nous avons quand même pris des mesures pour arrêter la corruption qui existe entre enseignant et élève, parce que ça ne nous honore pas.”
Pour la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (LIZADEEL), la lutte contre la corruption en milieu scolaire et estudiantin doit être un combat de “toute la société”.
Car, estime-t-elle, ces milieux sont des foyers où se cultivent et s’entretiennent “toutes sortes” de dérives et les parents ont pour rôle de “préserver et promouvoir les valeurs éthiques”.
Par Saleh Mwanamilongo
Avec DW