RCA : vaste racket des automobilistes par les forces de défense et de sécurité intérieure

Publié le 31 août 2020 , 6:12
Mis à jour le: 31 août 2020 6:12 am
Un véhicule stoppé à la barrière de la gendarmerie à Gallo, dans la sous-préfecture de la Nana-Mambéré. Photo CNC / Gervais Lenga.
Un véhicule stoppé à la barrière de la gendarmerie à Gallo, dans la sous-préfecture de la Nana-Mambéré. Photo CNC / Gervais Lenga.

 

Bangui, République centrafricaine, lundi 31 août ( Corbeaunews-Centrafrique). Incroyable, mais vrai ! C’est quelque chose qu’on a vu nulle part ailleurs, sauf qu’en République centrafricaine. Des automobilistes, motocycliste, commerçants, etc. sont confrontés à des incroyables tracasseries sur les routes à l’intérieur du pays, et ce, sans que cela puisse attirer la moindre attention des autorités nationales. Ce dimanche 30 août, sur la route de Boali, on a assisté malheureusement à un vaste racket des automobilistes, des motocyclistes par les gendarmes de la brigade motorisée et des éléments de la garde présidentielle. Et ce n’est pas tout !

 

Dimanche 30 août 2020, vers 09 heures du matin, au PK20 sur la route de Boali, au moins 26 motos et 6 véhicules de commerce et des particuliers ont été bloqués au poste mobile de contrôle de la brigade motorisée de la gendarmerie nationale. Leur souci commun, c’est qu’ils n’ont pas d’argent ce jour pour s’acquitter de droit de passage imposé par les gendarmes. Pour les motocyclistes, la somme à régler individuellement ce dimanche est de 1000 francs CFA au lieu de 200 francs initialement fixé par la brigade motorisée. Les automobilistes, quant à eux, doivent régler une somme forfaitaire de 5000 francs CFA. Et ce n’est pas tout !

Un kilomètre plus loin, au PK22, au checkpoint de la garde  présidentielle, la situation devient plus compliquée  pour l’ensemble des usagers de cette route. Ces éléments de la garde présidentielle se divisent en trois groupes : le premier pour le service de sécurité, le deuxième pour le service antifraude et le troisième pour le service du désarmement. Pour chaque service, l’automobiliste, surtout les véhicules de commerce doivent verser une somme forfaitaire de 5000 francs CFA avant de passer leur barrière. Dans le cas contraire, le montant à payer va grimper pour atteindre facilement 200 000 francs CFA pour les récalcitrants.

Notons que ce genre de poste de contrôle est installé à chaque entrée et sortie de la plupart des grandes villes du pays, que ça soit au nord, à l’est, au Sud ou à l’Ouest. À cela, il faut ajouter les postes de contrôle douanier.

Incroyable que cela puisse paraître, la République centrafricaine est le seul pays sur la planète où on doit s’acquitter des droits de douane sur les produits locaux comme les maniocs séchés, les arachides, les miles et sorghos, etc. À Bossemptélé, les douaniers exigent même le paiement de droit de douane sur les cuvettes et demie-cuvettes des maniocs. Ceci n’est pas un rêve, mais une réalité que notre rédaction a pu vérifier au mois de mai dernier.

Pour les commerçants et les automobilistes, les autorités du pays semblent ignorer leur souffrance alors que toutes ces tracasseries routières sont devenues quasiment une règle dans ce pays depuis plusieurs années. Même les députés avaient interpellé le gouvernement sur le sujet, mais rien n’est fait jusqu’à ce jour.

 

Anselme Mbata

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