Bangui, République centrafricaine, jeudi, 6 mai 2021, 09:08:22 ( Corbeaunews-Centrafrique ). La mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) a remis au chef de l’État, le 30 avril 2021, une liste d’allégations de crimes qui auraient été commis par les soldats FACA, mais aussi par les mercenaires russes sur les populations civiles lors de leur offensive contre les groupes armés depuis mi-janvier. Le gouvernement a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête spéciale pour mettre la lumière sur ces allégations, mais nombreux sont ceux qui mettent en doute la crédibilité de cette commission.
Selon le gouvernement, la commission d’enquête spéciale mise en place a une durée de trois mois pour rendre son rapport sur les présumées violations du droit international humanitaire et crimes graves qui auraient été commis par les forces armées centrafricaines, mais également par les mercenaires russes de la société Wagner qui appuient l’armée nationale dans son offensive. Or, cette commission d’enquête mise en place est placée sous l’autorité du ministre de la Justice, et présidée par le procureur général Didier Tombeau, un proche du régime. D’après lui, la Minusca aurait mis les charrues avant les bœufs en portant des allégations des crimes contre l’armée nationale et ses alliés. D’ores et déjà, il met fortement en doute ces allégations de crimes portées par la mission des Nations unies en Centrafrique, Minusca.
« Les crimes dont fait allusion la Minusca pourrait-être des dommages collatéraux « déclare le procureur général sur la radio Ndékèluka.
Pour les observateurs, rien que la composition de ladite commission d’enquête met en doute la crédibilité de son prochain rapport, s’il en a un.
Souvenez-vous, après l’assassinat des trois journalistes russes près de la ville de Sibut en juin 2018, le gouvernement avait annoncé l’ouverture d’une enquête spéciale, et c’est le procureur général qui dirigeait cette enquête. Mais trois ans plus tard, aucun rapport n’est rendu public, et les auteurs de cet assassinat sont toujours en liberté. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Même le meurtre du journaliste Camille Lepage dans la région de la Nana-Mambéré est resté sans suite après plusieurs années.
« Dans notre pays la Centrafrique, la justice n’arrive jamais à mettre en lumière plusieurs cas des crimes commis sur le territoire national, si cela ne touche pas le pouvoir », a réagi Marcelin Bioko, un professeur du lycée à Bangui.
Pour de nombreux Centrafricains, l’Assemblée nationale aurait mis en place une commission parlementaire sur cette affaire et non le gouvernement.
Affaire à suivre.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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