Bangui ( République centrafricaine ) – Les attaques contre la presse et les personnalités politiques de l’opposition démocratique centrafricaines sont révélatrices de la fébrilité du pouvoir de Bangui à quelques mois de la fin du premier mandat du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA. Avec le conseil de ses partenaires russes, Touadera veut se maintenir coûte que coûte au pouvoir, quel que soit le prix à payer. Ainsi, à l’Assemblée nationale, les députés proches de la majorité présidentielle ont lancé, depuis quelques jours, une pétition visant à prolonger le mandat du chef de l’État, Faustin Archange TOUADERA si celui-ci arrive à son terme le 30 mars 2021. Ce qui soulève beaucoup d’inquiétude dans le pays, et des voix s’élèvent pour interpeller la communauté internationale.
Une forte tension politique règne depuis quelques jours en République centrafricaine. Avec les folles rumeurs de coup d’État alimentées par les proches du chef de l’État, et les attaques multiples contre les leaders politiques ayant déclaré leur candidature à la prochaine présidentielle, le pouvoir de Bangui, en tête le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA s’engage désormais dans une épreuve de force frontale visant à intimider ses adversaires politiques, et se maintenir au pouvoir, quelques soit le moyen à utiliser, au grand dam de la communauté internationale qui misait sur des élections libres et transparentes dans le délai constitutionnel.
Ainsi, après l’échec des négociations engagées par monsieur François Beya, conseiller en matière de sécurité du Président congolais Félix Tshisekedi visant à convaincre l’ex-Président François Bozizé de renoncer à sa candidature à la prochaine présidentielle en faveur de son ex-Premier ministre, l’actuel chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, on observe une certaine fébrilité au sommet de l’État. Même L’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, Président du parti MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain), allié du pouvoir de Touadera, est lui aussi dans la cible du pouvoir de Bangui, pour la simple raison que son parti l’avait investi candidat à la prochaine présidentielle, initialement fixée en décembre 2020.
Face à cette adversité de grosse taille, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, probable candidat à sa propre succession, ne sait quoi faire, vue son impopularité grandissante dans le pays.
Selon le premier vice-président de l’Assemblée nationale Jean-Symphorien Mapenzi, cadre supérieur de MCU, parti présidentiel, il est hors de question que son parti aille aux prochaines élections pour la simple raison qu’ils n’ont aucune chance de l’emporter, même dans une petite commune. C’est dans cette disposition d’esprit que le chef de l’État, conscient de son impopularité, veut passer en force pour se maintenir au pouvoir.
Ainsi, la semaine dernière, les élus proches de la majorité présidentielle ont fait circuler une pétition visant à recueillir des signatures pouvant leur permettre de réviser la Constitution du 30 mars 2016, mais également prolonger indéfiniment le mandat du chef de l’État ainsi que celui des députés actuels, une fois que ceux-ci arrivent à leur terme en 2021.
Avec une promesse du versement de pot-de-vin d’environ 2,5 millions par signature, plusieurs députés ont déjà apposé leur marque en bas de cette fameuse pétition.
Mais d’après les constitutionnalistes, cette démarche du pouvoir de Bangui auprès du parlement est tout simplement illégale et anticonstitutionnelle.
Du côté de la communauté internationale, on s’étonne de cette démarche des autorités centrafricaines qui veulent se maintenir au pouvoir avec des moyens illégaux pouvant raviver la tension politique dans le pays, déjà fragilisé par plusieurs années de guerre civile.
Du côté de l’opposition démocratique, c’est la consternation totale.
En tout cas, pour beaucoup des Centrafricains, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA n’a pas appris la leçon de ce qui s’est passé dans ce pays. Il voulait nous ramener dans un conflit alors que le pays retrouve petit à petit son calme grâce au concours des partenaires internationaux.
Affaire à suivre…
Gisèle MOLOMA
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