Rédigé par Adama Bria
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 18 mai 2022
Bangui (CNC)- Le Groupe de Travail sur les Transferts Monétaires (GTTM) rassemble des travailleurs humanitaires, en RCA, sous l’autorité du Bureau des Nations Unies pour la Coordination de l’Aide Humanitaire (OCHA). Ils collectent chaque mois les prix observés dans les marchés du pays et publient un rapport appelé Initiative Conjointe de Suivi des Marchés (ICSM). Pour le mois de mars, l’augmentation du coût des denrées est sans appel : les chiffres ne mentent pas ! A qui la faute ?
Ainsi, le prix du bidon est monté de 33%, l’essence de 23% ou encore l’huile végétale de 14%. Et ce n’est pas tout, ces dernières semaines, à Bangui, le prix du kilo de bœuf est brutalement passé de mille-trois-cents (1300) CFA à trois-mille (3000) CFA ! De source sûre, on rapporte que le bidon de cinq (5) litres d’huile s’est enchéri, dans certains marchés de la capitale, de dix-huit-mille (18000) CFA à quarante-cinq-mille (45000) CFA. Et n’oublions pas que certains aigrefins vendent la baguette de pain au même prix, mais ont réduit de moitié son poids… Et toujours, le sort semble s’acharner sur les mères de famille centrafricaines, qui gémissent lorsqu’il faut remplir le panier pour nourrir une famille affamée. Il n’y a pourtant pas de fatalité. Et pour cause.
Les experts et les analystes des conflits armés ont démontré que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu des répercussions inattendues sur le cours de nombreuses matières premières. L’Ukraine était l’une des premières puissances agricoles mondiales, surnommée le « grenier de l’Europe », riche en blé, en orge et en colza, avant que les chars russes ne viennent dévaster les productions agricoles.
Combien de pays africains, aussi étourdis que la cigale du conte, se sont rendus dépendants, sans que les citoyens s’en rendent compte, des fournitures agricoles ukrainiennes ? Et malheureusement, le même sort s’applique à l’essence, dont nous sommes dépourvus, et qu’il nous faut importer, alors que la Russie, grand producteur de pétrole, laisse les prix s’envoler pour financer sa guerre. Alors la pénurie s’ajoute à la hausse des prix pour priver le Centrafricain des ressources les plus nécessaires à la survie…
Mais ce n’est pas fini. Quand la farine de blé, l’huile végétale, le riz ou l’essence ont enfin franchi les frontières du pays, qui s’en empare en premier ? Qui vient se servir par camions entiers au supermarché Rayan de Bangui ?
Partout les mercenaires russes de Wagner font monter les prix car lorsqu’ils ont tout pris, pour manger ou faire rouler leurs véhicules, il ne reste plus assez de denrées pour maintenir des prix abordables.
Qu’on en juge, selon l’étude de l’ICSM, c’est à Ndélé que le prix moyen du panier a le plus augmenté : il atteint aujourd’hui cent-vingt-mille (120 000) CFA contre soixante-cinq-mille (65 000) CFA en moyenne, dans le pays. Cette flambée des prix est le résultat direct de l’installation de la base des mercenaires russes à Ndélé, où ils se sont distingués récemment en exécutant un de leurs interprètes…
Il est temps de faire sauter les écailles des yeux, pour voir clair : les mercenaires russes ne répandent pas seulement la violence, mais ils contribuent aussi à la hausse des prix, en organisant la pénurie des denrées dont ils se saisissent avec avidité.
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