Par LHRD
Bangui, 8 février 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Inamovible ministre du plan et de la coopération sous le magistère du Professeur Faustin Archange Touadéra, promu ministre d’Etat sous la houlette du Premier-ministre Henri-Marie DONDRA, le voilà désormais locataire de l’immeuble PETROCA. Le technocrate Félix Moloua, littéralement en langue YAKOMA « Félix, d’où viens-tu ».
D’où viens-tu, toi qui devras à partir de dorénavant porter le supplice de ce second et dernier quinquennat qui semble marcher sur la braise. Homme discret, quelque fois effacé de la scène politique, taciturne, vieux faucon, royalement fidèle à la personne de Touadéra, Félix Moloua a le mérite d’avoir cru à l’homme du 30 Mars dès les premiers jours.
Directeur national de campagne adjoint lors de la présidentielle 2016, le désormais ex-ministre d’Etat est un des rares technocrates du « système touadéral » ; lui qui est une des « pièces-maitresses » du succès de ce régime sur le plan de la coopération. En témoignent, bien entendu, les micros acquis du Plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix en Centrafrique (RCPCA).
Finalement, ceux qui croyaient qu’avec la démission d’Henri-Marie DONDRA, FAT pourra offrir la primature à un de ses opposants ou à un « parfait inconnu » peuvent désormais se raviser. Le FATISME est un système politique qui n’a ni tête ni queue. Il est égal à lui-même et c’est quand on dit qu’on le connait qu’on se rend compte que « n’est pas Machiavel qui veut ».
Durant au moins six ans de gouvernance, Touadéra nous aura appris que peut devenir Premier-ministre tout homme qu’il connait bien, qui le sert et qu’il peut utiliser à sa guise. C’est dire surement que l’ouverture politique n’a jamais été FATISTE, et elle ne le sera jamais. Comprenne qui pourra…
En attendant, revenons à notre débat initial : qu’est-ce qui pourrait bien attendre « MO LÔ WA » au niveau de l’immeuble PETROCA ?
D’abord, ses premières épreuves commenceront lors de la mise en place du gouvernement et de son propre Cabinet. FAT a ses lieutenants, et il voudra bien les voir au poste qu’importe ce que pense celui qui va diriger ce gouvernement. Pour s’en convaincre, il faut scruter les raisons du clap de Dondra qui s’illustre par : « GOUVERNER LES MAINS LIEES ».
Ensuite, Moloua qui a la réputation d’être moins hostile et guerrier devra bien apprendre à porter sa tenue militaire et tenter de se salir les mains avec Wagner. Il parait que c’est cela le prix à payer pour se maintenir au poste. N’ayant lui pas d’ambition présidentielle comme Dondra, le désormais ex-PM, Félix n’y aura surement rien à cirer.
Et comme les ogres du pouvoir sont des « va-t-en-guerre », il faudra à « MO LÔ WA » faire ses premiers entrainements à l’éloquence afin de dire tout haut ce que les partisans du MCU veulent entendre. Vouer aux gémonies l’Occident, chanter les louanges de la nouvelle reine : LA RUSSIE, autoproclamer la souveraineté politique et monétaire de la République centrafricaine, patati et patata…
Félix Moloua étant perçu par certains observateurs comme le « moindre mal » face à l’offensive occidentale, saura-t-il faire tomber la manne financière dont le régime a besoin pour assurer sa survie ? A défaut des Facilités Elargies de Crédit (FEC), il nous pleuvra des roubles !
Par LHRD