Bangui (République Centrafricaine) – Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a vivement dénoncé, jeudi 26 février, une campagne médiatique anti-MINUSCA entreprise depuis quelque temps par un groupe des jeunes proches du pouvoir et soutenu par Harouna Douamba, un ivoirien et conseiller du Président de la République, caractérisée par la diffusion des informations fausses et inacceptables sur la Mission et son personnel ainsi que des incitations à la haine. Le gouvernement fait volte-face en interdisant la prochaine manifestation du 04 mars prochain.
Jeudi, le Conseil de sécurité s’est prononcé sur la campagne contre le personnel de la MINUSCA en Centrafrique et se dit gravement préoccupé par la poursuite des campagnes médiatiques anti-MINUSCA en « diffusant des informations fausses et inacceptables sur la Mission et son personnel ainsi que des incitations à la haine ».
Pour se sauver la face, le ministre de la sécurité publique, le général Henri Wanzet Linguissara sort la tête de l’eau pour interdire la manifestation du Mouvement des Patriotes Centrafricains pour la Paix (MPCP) du 04 mars que projette organiser ce groupe des jeunes devant le siège de la MINUSCA, pour réexiger les expulsions des 4 employés de la mission onusienne, bien sûr avec la caution tacite du gouvernement.
« Cette fois-ci, le Gouvernement ne peut autoriser cette manifestation, et il prend à témoin, l’opinion nationale et internationale, que des dispositions sont prises pour que la justice puisse prévaloir, en cas de violation des dispositions des textes en vigueur, relatives à l’organisation des manifestations publiques », a menacé le département de la sécurité publique.
Cette sortie du Général Wanzet Linguissara est une parodie car tout le monde sait que le mouvement qui réclame depuis quelques semaines le départ des fonctionnaires de l’ONU en Centrafrique, est soutenu par quelques personnalités proches du Président de la République.
De sources autorisées, le mouvement à la base de cette idée bien qu’officiellement tenu par des jeunes centrafricains, est porté dans l’ombre par un sujet burkinabé qui se dit conseiller à la présidence de la République , Harouna Douamba.
La décision prise par le gouvernement le même jour de la première manifestation des jeunes patriotes en date du 17 février ne surprend guère. Le défilé des membres du gouvernement, Henri Wanzet Linguissara et Sylvie Baipo Temon, lors de la manifestation et l’attention portée à cette initiative étaient juste pour embellir la décision du ministre des affaires étrangères demandant le départ des 4 cadres de la MINUSCA. Simple coïncidence ou arrangement subtil ?
Ce qui est sûr, la Touaderade joue au feu avec cette histoire. Un pouvoir chancelant porté à bout de bras depuis son investiture par les Nations-Unies, notre mathématicien national doit ramener à l’ordre les thuriféraires qui se livrent à des jeux dont l’enjeu géopolitique et géostratégique dépasse le cadre de leur petite imagination.
Copyright2020CNC.