Cérémonie de fin de stage des Forces de Sécurité Intérieure (FSI) du projet d’Appui au Déploiement des Forces de Sécurité Intérieure et au Redéploiement de l’Autorité de l’État sur le corridor Beloko – Bangui
Bouar le 17 octobre 2020
Monsieur le Ministre de l’Intérieure chargé de la Sécurité Publique,
Mon Général, Inspecteur général des Armées, Représentant la Ministre de la Défense et de la Reconstruction de l’Armée,
Général, Chef d’Etat-Major des Forces armées centrafricaines (FACA),
Monsieur le Chef adjoint de la mission civile de conseil de l’Union européenne en RCA (EUAM RCA),
Messieurs les chefs de mission CIVIPOL et FSD,
Chers stagiaires en fin de formation,
Chers invités,
Mesdames et messieurs,
Je me réjouis de me retrouver, une fois de plus, ici à Bouar, pour cette cérémonie de fin de stage de remise à niveau des Forces de Sécurité Intérieure (FSI), la première dans ce nouveau Centre de Formation des FSI entièrement construit avec l’appui financier de l’Union européenne dans le cadre du projet d’Appui au Déploiement des Forces de Sécurité Intérieure et au Redéploiement de l’Autorité de l’État sur le corridor Beloko – Bangui.
Bouar, nous l’avons dit ici, Monsieur le ministre, il y a exactement un an et un jour, incarne le tournant auquel se trouve aujourd’hui la RCA et se positionne comme ville pilote: en ce qu’il concentre les premiers résultats tangibles de l’Accord du 6 février et ses premières leçons ; les premiers dividendes de la paix par le processus de DDR en cours; la restauration de l’Autorité de l’Etat ; le redéploiement de ses forces de défense et de sécurité ; la mise en place de la première USMS qui demeure un espoir de retour des ex-combattants dans la République et une dissolution des groupes politico-militaires, tel que prévu dans l’Accord de paix; la relance socio-économique, de par sa position sur l’axe reliant la Centrafrique au Cameroun qui joue un rôle déterminant pour tout le pays ; le retour progressif des Centrafricains réfugiés dans les pays voisins, bien que ralenti par la pandémie du COVID 19 qui continue de nous éprouver. Malgré tout cela, Bouar, dans le cadre de la Coopération UE-RCA, continue de forcer l’admiration et de prendre le visage de l’espoir. A Bruxelles, le nom Bouar est connu comme exemple et modèle d’une paix qui revient progressivement.
Faut-il le rappeler, Monsieur le Ministre, ce projet d’Appui au Déploiement des Forces de Sécurité Intérieure et au Redéploiement de l’Autorité de l’État sur le corridor Beloko – Bangui, initié par le gouvernement et financé sur l’Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix de l’Union européenne, est doté d’un montant de 8,1 millions d’euros et il vise à :
(i) Appuyer le redéploiement des forces de sécurité centrafricaines (Gendarmerie, Police, Douanes, Eaux et forêts) sur le corridor Beloko – Bangui, afin de stabiliser l’ouest du pays; (ii) Apporter un soutien en formation, équipement et fonctionnement à l’Administration civile le long du corridor, afin de contribuer à la restauration de l’autorité de l’État; et (iii) Contribuer à restaurer la confiance des populations situées dans la zone de déploiement par l’information et la sensibilisation au retour des forces de sécurité intérieure et de l’Administration.
Avec ce projet, l’Union européenne a voulu s’aligner derrières les priorités du pays définies dans le Plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA), pour accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale de Restauration de l’Autorité de l’Etat ainsi que par le Plan Global de Redimensionnement et de Redéploiement des FSI. Ce projet, Monsieur le Ministre, est le vôtre. Ses priorités, sa mise en œuvre se fait étroitement avec vous.
A travers donc ce projet, le Centre de Formation des forces de sécurité intérieure de Bouar, Police-Gendarmerie (ou nous nous trouvons aujourd’hui), a été construit. Ce centre d’un coût global de construction et d’équipement d’environ 850.000 €, doté d’une autonomie énergétique et qui peut recevoir soixante stagiaires en internat, a pour vocation de permettre la mise en œuvre de formations continues au profit des quatre Forces de Sécurité Intérieure à BOUAR. L’esprit de service public, de police de proximité et de respect des droits humains sont justement des notions que le projet de l’Union européenne mis en œuvre par CIVIPOL veut promouvoir parmi les personnels des Forces de Sécurité Intérieure à travers des formations, dessinée et dispensée sous votre leadership.
En raison de la COVID 19, il a été nécessaire de réduire la formation à 38 stagiaires dont 6 femmes (4 douaniers, 5 agents des Eaux et Forêts, 14 gendarmes et 15 policiers), venant principalement de Bouar et des environs, pour la constitution de quatre groupes de dix personnes au maximum. Je tiens à féliciter ces 38 personnes et en même temps à les encourager à utiliser les connaissances qu’elles ont acquises au profit des citoyens et des citoyennes d’Afrique centrale, et restaurer ainsi la confiance de la population envers les forces de sécurité, une confiance qui n’a pas existée toujours dans le passé.
Le Centre Interministériel de Coordination Opérationnelle (CICO) dont nous venons de procéder à la coupure de ruban figure également dans ce projet et aura pour mission d’assurer la coordination des actions et l’interopérabilité entre les Forces Armées et les Forces de Sécurité Intérieure territorialement compétentes. La gestion commune de la collecte et de la transmission des informations de l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité exerçant dans la Zone de Défense du Nord-Ouest permettra l’information en temps réel des Ministères concernés sur les événements en cours ainsi que les mesures prises, l’appui au personnel des fonctions opérationnelles de chaque ministère dans le cadre de la diffusion de l’information et du renseignement aux profits des autorités gouvernementales.
Il convient de préciser que le CICO est doté d’un système d’énergie autonome qui alimente un système de transmission de l’information sophistiqué par VSAT ; ces moyens permettent l’envoi de données numériques en direction de la capitale ou de tout endroit disposant d’un VSAT, ceci 365 jours par an et 24H/24.
Par ailleurs, neuf nouvelles barrières modernes des Forces de sécurité intérieure (FSI), comprenant un bâtiment, des guérites et des toilettes modernes pour les FSI et les usagers sont en construction sur le corridor Bangui-Beloko.
L’Union européenne a mis la consolidation des institutions, la restauration de l’autorité de l’Etat et la reconstruction des forces de défense et de sécurité au cœur de son partenariat multidimensionnel et exceptionnel avec la RCA. Elle a répondu favorablement à l’appel des hautes autorités centrafricaines et a récemment consenti au déploiement d’une nouvelle mission civile de conseil stratégique (EUAM RCA) afin d’appuyer la mise en place de forces de sécurité intérieures adaptées et professionnelles. Nous avons procédé ensemble, Monsieur le Ministre, au lancement de cette mission le 24 septembre dernier en présence du chef de l’Etat. Aujourd’hui, cette mission est déjà pleinement opérationnelle.
Monsieur le Ministre, cela va de soi que les attentes sans cesse pressantes du peuple centrafricain en matière de protection nous obligent, surtout en cette période électorale, à travailler en très étroite coordination pour une restauration de la légitimité des forces de défense et de sécurité dans l’exercice d’un domaine régalien par excellence : la sécurité publique.
L’Union européenne, premier partenaire de la République centrafricaine en matière de réforme du secteur de la défense et de sécurité, est également première contributrice au programme d’appui aux élections présidentielle et législatives. En réaffirmant récemment à Bruxelles, à l’occasion de la visite du Président de la République, son partenariat multidimensionnel avec la Centrafrique dans le cadre de sa nouvelle stratégie pour l’Afrique et du prochain, nouveau cadre de coopération bilatérale UE-RCA, l’Union européenne reste soucieuse du bon déroulement des prochains scrutins pour une acceptation des résultats par tous les acteurs, gage de consolidation des acquis démocratique et du processus de paix.
L’Union européenne mettra tout en œuvre pour accompagner le pays, le peuple centrafricain et les forces de défense et de sécurité à travers les missions européennes de conseil, EUTM et EUAM, dans le processus de consolidation de la paix et de sortie définitive de la crise.
Je vous exprime ici, Monsieur le Ministre, toute la confiance de l’Union européenne dans notre volonté d’appuyer la République Centrafricaine et dans notre détermination, commune, pour créer les conditions de la paix et protéger le peuple centrafricain.
Je vous remercie.
Singuila Mingui !