DÉCLARATION
Par décision n° 03/CC/21 du 18 Janvier 2021, la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, donnant le candidat Faustin Archange TOUADERA élu dès le 1er tour par 318 626 voix sur 1 858 236 électeurs inscrits, pour 655 054 votants et 599 416 suffrages valablement exprimés, c’est-à-dire en définitive 17% du corps électoral pour un taux de participation de 35,25%.
Le caractère universel des élections, pourtant consacré par la Constitution, n’a pas été respecté, privant de fait les ¾ des électeurs de l’exercice de leur droit de vote. Cette situation s’explique principalement par l’échec du Plan intégré de sécurisation des élections qui a été promis « robuste » mais qui s’est finalement avéré défaillant dans sa mise en œuvre avant et pendant les scrutins, facilitant ainsi les actes de sabotage et de violence opérés par les groupes armés. Par conséquent les fraudes massives, les irrégularités graves relevées et les conditions chaotiques constatées partout dans les bureaux de vote ôtent toute crédibilité à ces élections.
Devant ce tableau, qui met clairement en lumière le problème objectif de légitimité, le Bureau Politique du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) prend néanmoins acte de la décision de la Cour Constitutionnelle en mettant en avant l’ancrage de notre Parti dans les valeurs de la République et notre engagement constant aux côtés du Peuple centrafricain.
Par ailleurs, le Bureau Politique du MLPC fait le constat que la proclamation du candidat Faustin Archange TOUADERA comme Président de la République pour un second mandat par la Cour Constitutionnelle rend caduc l’Accord Politique Electoral signé entre le MLPC et le candidat indépendant Faustin Archange TOUADERA le 6 Février 2016.
Dès lors que la page de l’élection présidentielle est tournée, s’ouvrent aussitôt celles de la résolution des défis qui correspondent aux attentes du Peuple et qui sont la Sécurité, la Paix, la Justice, la Réconciliation nationale, la Réparation, la Reconstruction et la Bonne gouvernance.
A chacun de ces défis doit correspondre dans les meilleurs délais une offre politique globale et lucide, consensuelle, structurée et planifiée pour ramener la Sécurité, la Paix et la Réconciliation entre Centrafricains, afin de rompre avec un cycle quinquennal électoral chaotique, source récurrente de crises avec des conséquences désastreuses sur les populations civiles.
De ce fait, le Bureau Politique du MLPC condamne tout aussi bien l’usurpation du pouvoir par les armes que l’usurpation du pouvoir par les fraudes électorales, car ces deux voies représentent les deux faces d’une même pièce de monnaie.
En conclusion, le Bureau politique du MLPC, tout en réitérant sa ferme condamnation des exactions commises contre les populations civiles innocentes partout dans le pays, propose l’annulation pure et simple du 1er tour des élections législatives et la subordination de sa reprise au rétablissement d’un seuil de sécurité acceptable pouvant permettre à la majorité de nos compatriotes inscrits sur la liste électorale d’aller choisir sereinement leurs représentants dans une Assemblée Nationale légitime.
Bangui, le 21 Janvier 2021
Pour le Bureau Politique
Le Président