Bangui, République centrafricaine, vendredi, 9 avril 2021, 12:19:46 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Ces dernières semaines, les Forces armées centrafricaines (FACA) ont vaillamment combattu contre les combattants de la Coalition pour le changement (CPC). Soutenus par leurs alliés, de nombreuses villes ont été libérées, parfois sans combat, les forces de la CPC quittant les lieux comme des lapins avant même l’entrée des militaires et de leurs alliés. A chaque fois, les forces pro-gouvernementales auraient été accueillies par une ovation populaire. Mais pour certains Centrafricains, la joie a été de courte durée.
En effet, plusieurs ont rapporté avoir subi les violences des mercenaires russes une fois leur village libéré. Près de Bossangoa, des locaux ont ainsi vu leurs maisons pillées et leurs biens volés par ces étrangers en tenue de combat. Plus au nord, ils ont même blessé un homme faute de prêter attention aux civils lorsqu’ils utilisent leurs armes. Ces faits ne sont que deux exemples minimes parmi la longue liste de violences commises par ces mercenaires et recensées par les ONG sur place.
Il faut rappeler que ces combattants ne sont pas des militaires, mais des mercenaires, des « chiens de guerre » comme on les appelait autrefois. Même si la Russie affirme le contraire et veut nous faire croire qu’il s’agit seulement « d’instructeurs ». Pourquoi cachent-ils leurs visages ? Les mercenaires de Wagner seraient-ils recherchés ? Les vrais militaires étrangers présents en Centrafrique, dans la MINUSCA ou à EUTM, se montrent à visage découvert car eux n’ont rien à cacher ni rien à se reprocher.
Que dire de la présence dans les rangs de Wagner de supplétifs syriens ou libyens ? Leur attitude de bandits, leur comportement de racistes qui se pensent supérieurs aux Centrafricains, leur goût pour la violence et pour l’argent facile prouvent que ce sont bien des mercenaires et non pas de simples instructeurs militaires.
Mais comme l’a dit l’ambassadeur Titorenko, les sociétés militaires privées sont interdites. Pour rappel, le code pénal russe sanctionne l’utilisation de mercenaires (quatre à huit ans d’emprisonnement) mais aussi leur recrutement, leur financement, leur entraînement, et toute participation à un conflit en tant que mercenaire est punie de trois à sept ans d’emprisonnement. Ces hommes armés qui se cachent sous de faux prétextes ne devraient-ils pas alors être poursuivis et traités comme des criminels ?
Ainsi, s’ils agissent en toute illégalité à l’égard de leur propre pays d’origine, ces individus ne doivent pas s’imaginer pour autant être au-dessus des lois centrafricaines. Un jour ou l’autre, ces mercenaires qui foulent violemment le sol centrafricain, devront payer pour les exactions qu’ils ont commises envers la population. Il est important de rappeler que les actions de ces criminels ne peuvent se dérouler en toute impunité. Les droits de l’Homme et le droit des conflits armés s’appliquent aussi à eux et, qui sait, peut être qu’un jour à côté des criminels de la CPC, ces mercenaires seront jugés par des tribunaux Centrafricains.
Quoi qu’il en soit, voilà ce qui arrive quand on fait appel à des bandits étrangers qui sont là uniquement dans le but de se racheter une conduite auprès de leur autorité : ils se pensent au-dessus des lois et bafouent les droits de l’Homme. En espérant qu’ils seront un jour jugés pour leurs actes car les Centrafricains, eux, le seront.
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Par Adama Bria
Journaliste
Alain Nzilo
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