Bangui, République centrafricaine, lundi, 19 octobre 2020, 14:45:00 ( Corbeaunews-Centrafrique ). À deux mois du premier tour des élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020, c’est un peu la panique dans plusieurs centres d’enrôlement des électeurs dans la capitale, mais également dans des villes de province. Venus vérifier leurs noms sur les listes électorales, des administrés ont découvert avec stupéfaction qu’ils sont absents de la liste électorale de leur localité, d’autres ont vu l’orthographe de leur nom avec des fautes, ou encore leur photo remplacée avec celle d’un autre électeur. Un véritable cafouillage qui suscite de nombreuses réactions du côté de la population, et inquiète sérieusement l’opposition démocratique qui exige à nouveau un audit des fichiers électoraux avant les élections générales.
Des personnes qui ont pourtant l’habitude de voter dans leur commune, et qui se sont enregistrés dernièrement sur les listes électorales, ont constaté malheureusement avec stupéfaction qu’ils ne pourront plus voter aux prochaines élections à cause d’un cafouillage organisé au niveau de l’autorité nationale des élections (ÂNE).
Une situation qui inquiète plus d’un à cause du délai très court du contentieux et de recours, cinq jours au lieu de 20, initialement inscrit dans le code électoral.
Prenons l’exemple de la ville de Bossangoa, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham, dans le centre électoral n° 2316 de l’école d’application de Boro, qui regroupe environ 8 quartiers populaires du deuxième arrondissement de la ville, la quasi-totalité des électeurs qui se sont inscrits dans ce bureau n’ont pas vu leurs noms sur les listes électorales. Plus spectaculaire encore, les noms affichés ne sont que des noms musulmans, alors qu’à Bossangoa, d’après l’un de nos envoyés spéciaux qui a sillonné la ville dernièrement, on ne voit quasiment plus les musulmans au centre-ville de Bossangoa, encore moins dans le deuxième arrondissement. Et ce n’est pas qu’à Bossangoa que les choses sont en désordre total. Même au village Bodali, situé à 12 kilomètres de Bossangoa sur l’axe Gbadé, sur 311 inscrits, seulement 6 qui ont vu leurs noms sur les listes provisoires affichées par l’autorité nationale des élections.
Pour le directeur de campagne du candidat François Bozizé, vice-secrétaire général du parti KNK, monsieur Christian GUENEBEM-DEDIZOUM, cette situation démontre à quel point que ce processus électoral en cours n’est qu’une mise en scène trompeuse organisée par le gouvernement avec la complicité de l’autorité nationale des élections.
Si la situation est très fragrante à Bossangoa et les communes environnantes, à Paoua, Bangui, Yaloké, etc., les choses sont toutes aussi compliquées pour l’ÂNE.
Cependant, à Bangui, face à ce cafouillage total, l’opposition démocratique hausse le ton, et exige une nouvelle fois un audit des fichiers électoraux, avant d’appeler le chef de l’État à entreprendre une large concertation avec les forces vives de la nation avant les élections du 27 décembre 2020.
Du côté de l’ÂNE, ces irrégularités constatées ne sont qu’un problème technique à résoudre très rapidement dans les prochains jours.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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