Bangui, République centrafricaine, mardi, 27 octobre 2020, 10:10:20 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Quelques heures après la publication jeudi de Madame Natalie Boucly,Représentante du PNUD-RCA sur Twitter faisant état de la prise en charge financière de l’achat et l’installation d’un deuxième serveur de « back-up » pour sauvegarder les données collectées par l’autorité nationale des élections, les proches du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, et du Premier ministre Firmin NGRÉBADA, se sont plongées sur les réseaux sociaux, mais également dans les médias proches du régime pour publier des fake news, accusant la France de vouloir truquer les prochaines élections en faveur d’un candidat de l’opposition qu’elle aurait déjà choisi depuis Paris. Pour éclairer la lanterne des Centrafricains sur cette histoire, CNC a pu mener ses enquêtes.
À deux mois du premier tour des élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020 en République centrafricaine, le pouvoir en place a un grand problème d’amnésie.
Même si tout le monde sait que le chef de l’État, candidat à sa propre succession pour un second mandat, et son équipe de campagne, pilotée par ses amis, n’ont pas réagi suite à l’annonce de l’installation d’un troisième serveur de l’autorité nationale des élections en Russie, le tweet de madame Natalie Boucly le jeudi dernier, faisant état du financement des équipements et installation au sein du PNUD d’un deuxième serveur de « back-up » de l’ÂNE par l’ambassade de France en RCA a été considéré comme une belle occasion pour le régime de se couvrir de celui installé discrètement en Russie.
Joint au téléphone par la rédaction du CNC, l’ambassade de France à Bangui réagit face aux multiples publications des proches du pouvoir. Selon elle, l’ÂNE ne dispose jusqu’à présent que d’un seul serveur pour stocker les données du fichier électoral. Cela représente un risque majeur si ce serveur tombait en panne. L’ÂNE et le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui regroupent les soutiens financiers des partenaires internationaux au processus électoral, ont donc demandé aux partenaires d’aider l’ÂNE à acquérir un deuxième serveur de secours, qui stockera les mêmes données que le serveur principal.
C’est une procédure classique pour la sauvegarde de données d’une telle importance. L’ambassade de France a répondu favorablement à cette demande en fournissant en urgence les fonds nécessaires pour l’acquisition du serveur.
« L’ambassade de France apporte le financement à l’ÂNE et c’est l’ÂNE qui, en toute indépendance, utilisera le serveur », a fait savoir l’ambassade de France qui ajoute également que « Ni l’ambassade de France ni aucun autre partenaire du processus électoral n’aura accès au serveur et à ses données ». Le serveur sera hébergé dans un lieu choisi par l’ÂNE.
Par ailleurs, selon l’ambassade de France à Bangui, aucun expert technique français ne va travailler au sein de l’ÂNE.
« La France et ses partenaires soutiennent la tenue d’élections transparentes et démocratiques pour permettre au peuple centrafricain de choisir librement ses représentants ».
Cet appui se fait en toute transparence et en coordination avec les autres partenaires de la Centrafrique, en particulier le PNUD, l’Union européenne et les États-Unis.
« L’ambassade de France condamne les mensonges et la manipulation autour de cet appui au processus électoral. Ceux qui s’y prêtent jouent un jeu dangereux, dans une période cruciale pour la vie démocratique et la cohésion nationale de la Centrafrique », a déclaré l’ambassade.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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