Bangui (République centrafricaine ) – La journée internationale de la femme est une tradition héritée de 90 ans de lutte pour l’égalité des sexes et la justice des genres, elle est célébrée dans le monde entier chaque année le 8 mars.
En Centrafrique, cette journée a pris depuis quelques années une nouvelle dimension. Le mouvement féministe centrafricain est en plein essor, il a été renforcé par plusieurs campagnes soutenues par la section genre de la MINUSCA portant sur la promotion du droit des femmes, la lutte contre les abus sexuels ou encore la participation au processus politique et économique du pays.
De plus en plus, le 8 mars est le moment idéal pour réfléchir sur la condition des femmes en Centrafrique avec la mesure des progrès réalisés et la célébration des actes de courage et de détermination de celles qui jouent au quotidien un rôle essentiel au pays de Boganda.
En dépit de certains progrès, tout le monde s’accorde à reconnaître que la situation de la plupart des femmes et des filles du pays évolue extrêmement lentement. Les nombreux obstacles rencontrés tant sur le plan juridique que sur le plan culturel semblent immuables. Les femmes et les filles sont les premières victimes de la crise centrafricaine subissant des formes diverses de violence et d’agression chez elles comme dans les lieux publics.
On se souvient du 25 novembre dernier où l’ONU Femmes, le PNUD, l’Unicef et la MINUSCA se sont mobilisés avec le Gouvernement centrafricain autour du thème « tolérance zéro aux viols et protection des survivantes/victimes dans notre société pour le relèvement socioéconomique et la consolidation de la paix » pour attirer l’attention des uns et des autres et susciter l’engagement populaire.
2020 sera une année charnière dans la promotion de l’égalité des sexes dans le monde, puisque la communauté internationale évaluera le 8 mars prochain les progrès réalisés en faveur des droits des femmes depuis l’adoption il y a 20 ans de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, et ce sera aussi l’occasion de fêter le 10ème anniversaire de la création d’ONU Femmes.
A Bangui, les initiatives sont nombreuses pour défendre cette cause, l’une des dernières en date est la mise en place d’une plateforme de femmes issue de la société civile qui vise à s’impliquer davantage au sein de la Commission Vérité Justice Réparation et Réconciliation (CVJRR) pour qu’une parité soit effective afin que la voix des femmes soit entendue comme il se doit.
Une tradition centrafricaine fait aussi de cette journée un moment privilégié pour offrir un pagne voire une nouvelle tenue en témoignage de sa reconnaissance pour une mère ou belle-mère, de son amour pour une épouse.
Au-delà des gestes symboliques, le 8 mars constitue l’opportunité de susciter une prise de conscience pour parvenir à l’égalité des sexes et au respect des droits fondamentaux pour toutes les femmes et les filles de Centrafrique.
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