Rédigé par D. Y. Ibrahim
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 6 juillet 2022
Bangui (CNC) – En République centrafricaine, les forces de défense et de sécurité extorquent régulièrement et ouvertement de l’argent aux barrages routiers. Des mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre ce genre de pratique ne fonctionnent toujours pas. Les éléments russes de l’unité spécialisée anti-racket sont devenus les racketteurs des racketteurs, et les racketteurs multiplient publiquement des extorsions sur les usagers des routes, et le phénomène est devenu incontrôlable.
Ces barrages routiers, mis en place il y a une vingtaine d’années pour lutter contre l’insécurité résultant des incursions transfrontalières et des actes de banditisme, sont devenus une entreprise lucrative et criminelle pour certains militaires, les policiers et les gendarmes, dont les exactions menacent les moyens de subsistance et le prix des denrées alimentaires dans un pays où déjà toutes les régions sont plus ou moins dévastées par des conflits armés à répétition.
À titre d’illustration, de Bangui à Boali, une localité située à 95 kilomètres de la capitale, on y retrouve quatre barrages dont deux illégalement installées des forces de l’ordre, où ces derniers n’exigent à un passager un paiement que s’ils transportent des marchandises commerciales. C’est aussi pareil pour les villageois qui amènent des produits vers les marchés hebdomadaires locaux.
Et ce n’est pas fini. Les étrangers en provenance des pays voisins sont également ciblés pour l’extorsion de fonds, et ils peuvent être illégalement détenus par les forces de l’ordre s’ils refusent ou ne parviennent pas à payer. Tout comme les Centrafricains musulmans. Ces derniers, même s’ils présentent une carte d’identité nationale, les forces de défense leurs demandent à nouveau de présenter le document de voyage. Une littérature juste pour les mettre à côté et les extorquer ensuite.
À titre d’exemple, pour les étrangers, le samedi dernier, de retourà Douala, une maman camerounaise, qui avait accompagné sa fille à Bangui pour la composition des examens du baccalauréat, a fini par payer, au moment de leur retour, 10 000 francs CFA par barrière et par tête. Rien que pour arriver à Boali, la mère et sa fille ont payé 40 000 francs CFA chacun aux forces de l’ordre. L’une de nos équipes était témoin de la scène.
Pour les organisations de droits de l’homme, le gouvernement du Président Faustin Archange Touadera n’a pas fait assez d’effort pour mettre fin à l’extorsion aux barrages routiers. Les forces de défense et de sécurité continuent de s’enrichir au détriment des Centrafricains ordinaires.
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