Les exactions des soldats FACA sur les usagers de l’axe Berberati – Gamboula se multiplient
Bangui, République centrafricaine – Le phénomène de racket et de la corruption sur les voies publiques reprennent de plus belle dans la préfecture de la Mambéré Kadéi. Les usagers s’en plaignent et accusent directement les forces de l’ordre, en particulier les soldats de l’armée nationale en service sur les barrages routiers.
Rédigé par Bertrand Siri
Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le lundi 27 février 2023
Les exactions des soldats FACA sur les usagers de l’axe Berberati – Gamboula se multiplient
Le retour en force du racket et des tracasseries routières dans la préfecture de la Mambéré – Kadéi pénalise énormément les activités économiques et commerciales de la région. Ainsi, depuis près de deux ans, circuler dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï devient de plus en plus agaçant et stressant. Sur l’axe Berberati – Gamboula en allant vers la frontière du Cameroun, c’est un véritable chemin de croix pour les usagers. Les forces de défense et de sécurité érigent des checkpoints tout le long du trajet Berberati – Gamboula.
En quittant Berberati pour aller à Gamboula, en parcourant 30 kilomètres jusqu’au village Babaza, on retrouve 3 barrières légales et illégales des soldats FACA. La première à 10 kilomètres de Berberati, la deuxième à 17 kilomètres, et la troisième à 30 kilomètres. Vingt kilomètres plus loin, au village Nassolé, on retrouve le quatrième checkpoint des soldats FACA. Sur chaque barrière, les soldats FACA imposent des taxes de passage obligatoire aux usagers. Ce phénomène est connu de tous sous l’appellation de “formalité”. Selon les passagers, donner de l’argent est devenu aujourd’hui une règle lors des contrôles
routiers.
Pour les taxis-motos sans passagers à bord, la taxe passe de 500 à 1000 francs CFA. Les passagers ont aussi leur propre taxe à payer. Si d’aventure il y’a des bagages à bord, la taxe augmente sensiblement. Les taxes illégales imposées aux usagers répercutent sans doute sur les prix des produits vendus sur les marchés.
Réactions à Nassolé
À Babaza, le point chaud des barrières, les exactions des FACA sur les usagers se multiplient. Plus grave encore à Nassolé, à 53 kilomètres de Berberati, dans la commune de Ouakanga, les exactions sont pires. La déléguée des commerçants de la ville, madame Nambona Janette s’en plaint et interpelle les autorités à prendre leur responsabilité.
« « Pour ravitailler le marché local avec certains produits alimentaires, il faut qu’on se déplace souvent jusqu’à Berberati. Mais les tracasseries routières ne nous laissent pas. Il faut compter au moins 4 barrières des soldats FACA et des policiers. Le prix de transport, ajouté à celui des formalités au checkpoint, fragilise nos activités. Pour le moment on ne peut plus aller à Berberati pour s’approvisionner, car si l’on répercute toutes nos dépenses sur les produits, personnes ne pourra acheter nos produits », s’indigne madame Janette Nambona.
Les taxis-motos, de leur côté, se plaignent aussi des exactions des soldats FACA sur les barrières.
Loïc Maléndocko, jeune délégué des conducteurs des taxis-motos de Nassolé, appelle les autorités à la responsabilité:
“nous avons beaucoup souffert et nous demandons au gouvernement de veiller sur le comportement des soldats FACA dans leur localité. Ils nous imposent souvent de leur verser de l’argent, et si tu n’en as pas, ils te maltraitent », affirme monsieur Loïc.
D’après lui, à Nassolé, les soldats FACA réquisitionnent régulièrement leur moto pour aller faire des opérations, parfois de plusieurs jours sans compensation financière. Et si le conducteur veut revendiquer quelque chose, on l’arrête pour le ramener dans leur base et le maltraiter.
D’après lui, le tarif des formalités aux barrières augment dans leur localité est dû au refus parfois des conducteurs des taxis-motos de remettre aux soldats FACA leurs engins sans compensation financière
« Pour leurs opérations militaires, ils doivent se plaindre à leur hiérarchie et non aux taxis-motos », ajoute monsieur Loïc.
La quasi-totalité des soldats FACA rencontrés aux barrages n’a pas souhaité s’exprimer, expliquant n’avoir pas l’autorisation de leur hiérarchie.
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