Quand Touadéra transforme la journée de prière en journée de haine
La journée nationale de prière, envisagée comme un moment d’unité, révèle une facette beaucoup plus sombre sous le prisme de Faustin Archange Touadera.
Le discours qui divise
Le 23 mars 2024 devait marquer un tournant spirituel pour la République centrafricaine, sous les auspices du président putschiste Faustin-Archange Touadéra. Cependant, son discours, loin d’incarner un appel à la paix, a semé les graines de la discorde. En désignant des boucs émissaires pour les malheurs de la nation, il a plongé la journée dans une atmosphère de règlement de comptes plutôt que de réconciliation.
Leadership contesté
« Ce n’est pas le discours d’un père de la nation, mais celui d’un dirigeant qui prend ses distances avec sa propre responsabilité », explique Thomas, un juriste centrafricain, soulignant le décalage entre les attentes et la réalité. Les accusations de népotisme et de corruption portées contre le président semblent en contradiction directe avec son appel à la vertu.
Les témoignages parlent
Marie, enseignante à Bangui, partage sa désillusion : « On s’attendait à des mots qui guérissent, mais on a reçu des mots qui accusent. Où est la place de la foi dans tout cela ? Un sentiment partagé par Ghislain, un commerçant au marché Miskine: « Il parle de démons extérieurs, mais nous voyons les démons de l’injustice et du favoritisme dans notre vie quotidienne. »
Accusations externes et ombres internes
Touadéra dénonce avec véhémence la méchanceté, la corruption et le népotisme qui, selon lui, gangrènent son pays. Cependant, les Centrafricains soulignent un contraste frappant entre ses paroles et ses actes. « En accusant l’Occident et les forces extérieures de tous les maux, le président occulte une réalité plus complexe et personnelle : celle d’une gouvernance marquée par le népotisme et une certaine forme de despotisme », commente un politologue centrafricain.
Éloge du clergé : bénédiction ou ironie ?
L’éloge de la journée de prière par le pasteur René Balipou, louant l’initiative présidentielle comme un rare exemple de piété, ajoute une couche d’ironie. Si cette reconnaissance du clergé peut être perçue comme une victoire morale, elle est teintée d’ambiguïté au regard des contradictions du président.
« S’agit-il d’un véritable engagement spirituel ou d’une habile manœuvre politique ? », s’interroge un croyant.
Le népotisme de Touadera sous les projecteurs
Le penchant du président pour le népotisme n’est un secret pour personne. En favorisant ses proches dans l’administration, le gouvernement et l’armée, il semble mettre en pratique ce qu’il condamne dans son discours. Cette pratique alimente l’impunité et le mécontentement au sein de la population, exacerbant les tensions et la méfiance à l’égard du gouvernement.
Touadéra et la haine
L’histoire personnelle du président avec son prédécesseur, François Bozizé, symbolise la rupture plutôt que l’unité prônée.
« Comment peut-il parler de pardon alors qu’il entretient lui-même des querelles passées ? », s’interroge Aimé, étudiant en histoire.
Au lieu de rassembler les gens, la journée de prière a mis en évidence les fractures de la gouvernance en quête de sens.
Cet article cherche à dépeindre la complexité et les contradictions d’un événement qui, au lieu d’unir, a semé le doute et la division. À travers la voix des citoyens et l’analyse de la rhétorique présidentielle, se dessine le portrait d’une journée où la prière a été troublée sous le poids de la haine.
Par Alain Nzilo
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