Bangui (CNC) —Dans un étonnant message porté envoyé dans toutes les représentations diplomatiques et consulaires de la République centrafricaine, le Directeur de cabinet de la ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger, Monsieur Yvon Thierry Tazout-Vangalas demande en urgence les listes actualisées de tous les ressortissants Centrafricains vivant à l’étranger à ce jour. Une démarche, aussi étonnante qu’exceptionnelle dans cette période préélectorale trouble, soulève beaucoup d’inquiétude au sein de la classe politique et de la population centrafricaine en générale. Que cherche réellement le pouvoir de Bangui derrière ce fameux message porté ?
« URGENCE SIGNALÉ STOP HONNEUR VOUS DEMANDER STOP BIEN VOULOIR METTRE À LA DISPOSITION ADMINISTRATION CENTRALE STOP BREF DÉLAI STOP LA LISTE CONSULAIRE ACTUALISÉE DES RESSORTISSANTS CENTRAFRICAINS STOP DANS VOS JURIDICTIONS RESPECTIVES STOP TOUT EN MENTIONNANT LES INFORMATIONS SUIVANTES STOP STATISTIQUES-STOP PROFILS-STOP PRÉSENCE D’UN BUREAU DE COMMUNAUTÉ-STOP POUR NÉCESSITÉ DE SERVICE-STOP », indique le fameux message porté du ministère des Affaires étrangères.
Alors que cette correspondance diplomatique suscite plus de débats dans les postes consulaires et diplomatiques centrafricains à l’étranger, à Bangui par contre, c’est la consternation et l’incompréhension totale au sein de la classe politique.
Pour les uns, l’urgence du moment n’est pas la collecte d’information personnelle et confidentielle de nos compatriotes vivant à l’étranger. Ceci dit, le parti au pouvoir tente d’utiliser les moyens de l’État pour sa « manœuvre perfide tendant à éventuellement frauder massivement aux prochaines élections de 2020 qui s’annoncent déjà difficile pour le Patron de l’exécutif Faustin Archange TOUADERA », concluent-ils.
Pour un cadre du parti au pouvoir MCU contacté par CNC, cette accusation est d’autant plus « fallacieuse que délirante » qu’elle manque d’argument plausible pour convaincre plus d’un.
Pour le Professeur Robert Nambissi, la méfiance des leaders des partis politiques vis-à-vis du pouvoir en place est la suite logique de la mauvaise organisation des élections de 2015-2016 qui a vu la victoire surprise et étonnante du Professeur Faustin Archange TOUADERA au second tour face au financier Anicet Georges Dologuélé.
À cette époque, selon notre bureau d’investigation, le principal serveur informatique de l’Autorité nationale des élections (A.N.E)
Avait été installé à la présidence de la République. Toutes saisies des données électorales effectuées au bureau de l’ÂNE sont immédiatement modifiées et corrigées par le modérateur principal installé au palais de la renaissance à Bangui. Celui-ci peut, par ailleurs, verrouiller les données informatiques que personne ne peut changer au bureau de l’ANE.
En outre, chose étonnante, plusieurs bureaux de vote fictifs avaient été créés à la dernière minute sous le nom de « sous le manguier ».
Une situation cauchemardesque pour certains partis politiques qui ne veulent plus en revivre car, selon eux, des sacrifices ont été faits, à cette époque, au nom de la paix, et il n’est plus tolérable cette fois en 2020.
Pour le journal français, le Monde Afrique, les préparatifs des élections de 2020 ressemblent miraculeusement à ceux de 2011 avec les mêmes têtes pensantes de l’époque. Ceci dit, une nouvelle victoire surprise du Président Faustin Archange TOUADERA n’est pas exclue, mais suivie probablement des troubles politiques dans le pays.
La Centrafrique a-t-elle besoin de tout cela ?
Affaire à suivre….
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