Premier ministre Félix Moloua : malade mental ou geste pathétique face à une tragédie nationale ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Après la mort d’au moins 29 élèves dans une bousculade au lycée Boganda, le Premier ministre Félix Moloua a choqué l’opinion par une distribution publique d’argent.
Le 25 juin 2025, plus de 5 000 candidats au baccalauréat s’étaient massés dans l’enceinte du lycée Barthélémy Boganda, situé à 300 mètres de l’Assemblée nationale, dans le quatrième arrondissement de Bangui. Un transformateur électrique manipulé quelques heures plutôt par les techniciens de l’ÉNERCA a explosé à la remise du courant, provoquant un mouvement de panique généralisé, commençant par les forces de l’ordre, suivi des enseignants et des élèves. Dans la bousculade qui s’en est suivie, des élèves ont chuté dans les escaliers, d’autres ont sauté du premier étage. Le bilan est lourd : au moins 29 morts , plus de 250 blessés . Un deuil national a été décrété, mais la réponse du gouvernement a provoqué encore plus d’indignation.
Devant cette tragédie d’origine clairement institutionnelle : absence d’un plan d’urgence, équipements défectueux, sureffectif non encadré, le Premier ministre Félix Moloua s’est présenté à l’hôpital, devant les caméras, pour remettre des enveloppes d’argent en main propre aux blessés et aux familles endeuillées . Une mère aurait même publiquement refusé l’enveloppe , choquée par l’indécence du geste. Cette scène, captée par les médias, a amplifié la colère d’une population déjà habituée à la désinvolture de ses dirigeants.
En République centrafricaine, la remise d’enveloppes par les autorités n’est pas un fait nouveau. Le Premier ministre Félix Moloua lui-même est coutumier de ce type d’actes : lors d’une rencontre avec des jeunes proches de l’opposition, il avait déjà exhibé publiquement une liasse d’argent sur son bureau, suggérant qu’il était prêt à les « aider » personnellement. Ce réflexe permanent d’utiliser l’argent comme réponse politique, même dans les pires contextes, explique une vision rétrograde et profondément insultante de la gouvernance. En pleine crise nationale, offrir de l’argent à des familles meurtries, et surtout le faire en public, devant micros et caméras , revient à transformer une tragédie collective en scène de charité humiliante. Ce n’est pas un soutien institutionnel, encore moins une politique de réparation. C’est un mépris déguisé en compassion , une mise en scène où le Premier ministre Félix Moloua s’érige en donateur plutôt qu’en responsable d’un État qui a failli.
Dans n’importe quel pays doté de principes républicains, une telle catastrophe aurait entraîné la démission du ministre de l’Éducation, l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante, la suspension des responsables techniques et une réforme d’urgence du dispositif d’accueil des examens. En Centrafrique, on improvise des visites, on distribue des billets, et l’on espère faire taire la douleur des familles avec 10 000 ou 20 000 francs CFA . Cette logique infantilisante, paternaliste, confond solidarité et humiliation publique. Il ne s’agit pas ici de refuser que les familles soient aidées. Mais de dénoncer la forme et le moment , ainsi que l’intention qui semble guidée moins par l’empathie que par la peur de la révolte. Ce n’est pas en exhibant des gestes pseudo-humanitaires que l’on reconstruit la confiance brisée entre un État et ses citoyens. Ce n’est pas avec des enveloppes que l’on panse les plaies d’un drame national causé par l’irresponsabilité et l’incompétence.
Tant que des dirigeants comme Félix Moloua continueront à gérer la République comme un patrimoine personnel, à sortir des liasses pour acheter le silence, à transformer chaque drame en théâtre de propagande, le pays restera prisonnier d’une gouvernance malade. Une gouvernance qui, au lieu de réparer, insulte. Qui, au lieu d’organiser, improvise. Et qui, face à la mort d’enfants innocents, ne trouve rien de mieux qu’un geste pathétique ….
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