Pourquoi François Bozizé et Karim Meckassoua veulent revenir au pouvoir ?
Bangui (République centrafricaine) – CNC – Ces derniers temps, il ne se passe de semaine où le KNK de François Bozizé n’a de cesse d’annoncer urbi et orbi aux Centrafricains avec beaucoup d’aplomb que le retour de celui-ci au bercail serait imminent. La dernière annonce en date fut faite lors du meeting du samedi 30 novembre à l’école Koudoukou orchestré par Karim Meckassoua où on a vu trôner aux côtés de Bertin Bea, Jean Francis Bozizé dans une tenue vestimentaire aux couleurs du KNK.
L’ancien général président déchu on le sait, n’arrête pas de ronger ses freins depuis Kampala où il vit en exil depuis qu’il a détalé du pouvoir et de Bangui devant les hordes Séléka, est tout particulièrement excité à l’idée qu’il caresse de pouvoir rentrer dans son pays afin de prendre part aux prochaines élections présidentielles dans son pays, grand spécialiste de hold-up électoral qu’il est. Cela dit, une chose est de réussir des hold-up électoraux lorsqu’on organise soi-même le scrutin, une autre est de gagner une élection comme simple candidat contre un autre qui lui est au pouvoir.
Pourquoi François Bozizé tient-il tant à revenir au pouvoir ? Que veut il et peut il encore faire qu’il n’a pu faire en dix années déjà passées au pouvoir où il n’a pu construire aucun kilomètre de route, donner de l’eau potable ni électricité à ses compatriotes ? François Bozizé croît-t-il que les Centrafricains sont assez naïfs et suffisamment amnésiques pour déjà oublier les circonstances dans lesquelles il a accédé au pouvoir et que sa gouvernance s’est exercée.
Faut-il rappeler les assassinats et autres crimes de sang qui ont émaillé les années Bozizé ?
Le Capitaine KOYANGAO a été abattu au PK 12 à Bangui en 2004 ;
- Le Lieutenant ASSOMBELE a été assassiné dans son bar à Bangui en 2005;
- Le Lieutenant MAMADOU NGAÏSSONA Alfred, assassiné en 2005;
- Le Lieutenant MARZANE Apollinaire a été assassiné, et son corps jeté dans la rivière M’poko en 2006;
- Le Sergent-chef SANZE qui s’était réfugié au Bureau des Nations Unies en Centrafrique (BONUCA) suite à une rixe mortelle avec le Lieutenant YANGO KAPITA, a été livré à la gendarmerie. Il sera torturé, puis exécuté dans les locaux de la Section de Recherches et d’Investigation de la Gendarmerie, et BOZIZE lui-même déclarera plus tard sur les ondes de la radio nationale «ce n’est que justice », preuve qu’il a lui-même commandité cet assassinat;
- Maître Ignace BANDASSA Avocat a trouvé la mort suite aux bastonnades des éléments de la Sécurité Présidentielle le 12 Février 2006 à l’Aéroport Bangui-M’poko ;
- Les commissaires de Police Daniel SAMA et Hervé SETHE TREPASSE ont été assassinés en 2009 ;
- Charles MASSI, Colonel de l’armée et Ancien Ministre, en désaccord avec le Général François BOZIZE, a été arrêté au Tchad en 2009 et remis aux autorités centrafricaines qui, sans autre forme de procès, l’ont exécuté ;
- Le Lieutenant HASSAN ALKAL, l’Adjudant KAMIS et plus d’une dizaine de personnes ont été froidement abattus par le lieutenant DOKABONAau cimetière de N’DRES le 23 Mars 2013 ;
Combien le sang des Centrafricains n’a-t-il pas coulé ! Certains des auteurs de ces crimes hélas sont encore en liberté. Les tristement célèbres sanguinaires Eugène Ngaikoisset, Bienvenu Gbadora, Olivier Koudemon alias Gbangouma, Rodrigue Bozizé, Vianney Semndiro, pour ne citer que ceux-là, sont encore en liberté et circulent librement voire promus à de nouvelles fonctions et de nouveaux galons dans l’armée.
Voilà le palmarès de celui que Karim Meckassoua veut encore ramener au pouvoir par seule souci de vengeance personnelle contre Faustin Archange Touadera qu’il accuse de l’avoir destitué du perchoir comme cela lui avait réussi contre Ange Félix Patassé dont il a accusé la garde présidentielle de l’avoir tabassé. Avant de regagner dernièrement Bangui, Karim Meckassoua a préalablement rencontré François Bozizé pour s’accorder sur leur casting.
Centrafricains ouvrez les yeux !
Article écrit et proposé par :
Claude AZOUMI