Obo sous tension : pourquoi Le préfet Léonard Mbélé fait appel aux mercenaires russes avant de partir pour Bangui?

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Obo sous tension : pourquoi Le préfet Léonard Mbélé fait appel aux mercenaires russes avant de partir pour Bangui?

 

Obo sous tension : pourquoi Le préfet Léonard Mbélé fait appel aux mercenaires russes avant de partir pour Bangui?

 

Rédigé le 23 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Le préfet du Haut-Mbomou, le colonel Léonard Mbélé quitte Obo pour Bangui ce mardi 22 septembre 2025 tout en demandant le retour des mercenaires russes cette semaine, semant l’inquiétude parmi la population à Obo.

 

La ville d’Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, vit des moments d’intense inquiétude depuis que son préfet, Léonard Mbélé, un colonel de l’armée nationale, a fait appel aux mercenaires russes pour qu’ils reviennent dans la localité. Cette demande intervient dans un contexte particulièrement peu rassurant : le préfet prévoit de quitter Obo ce mardi pour se rendre à Bangui, laissant ainsi la ville sans sa principale autorité administrative au moment même où il sollicite la présence des forces russes.

 

Cette coïncidence temporelle provoque de nombreuses interrogations parmi la population locale et les observateurs de la région. Pourquoi le préfet Léonard Mbélé fait-il appel aux mercenaires russes précisément au moment où il s’apprête à quitter la ville, même temporairement ? Quel objectif ces forces étrangères sont-elles censées accomplir en l’absence de l’autorité préfectorale ? Ces questions demeurent sans réponse claire, alimentant les spéculations et les craintes des habitants d’Obo.

 

L’inquiétude qui règne actuellement dans la ville trouve ses racines dans l’expérience récente que la région a vécue avec ces mêmes mercenaires russes. Leur dernière visite à Obo s’inscrivait dans le cadre d’une opération de désarmement des ex-miliciens Azandés qui avaient été formés et intégrés dans l’armée nationale par le gouvernement centrafricain. Ces anciens combattants avaient volontairement remis une centaine d’armes aux autorités, démontrant leur engagement dans le processus de paix réclamé par le gouvernement.

 

Les mercenaires russes étaient alors venus spécifiquement pour récupérer les armes qui leur appartenaient et qui avaient été stockées dans la ville. Une fois leur matériel récupéré, ils avaient démonté leurs installations, notamment leurs antennes de communication, avant de quitter définitivement Obo. Leur mission semblait alors claire et limitée dans le temps. Aujourd’hui, les raisons de leur retour programmé restent floues, ce qui alimente les inquiétudes légitimes de la population.

 

Les ex-miliciens Azandés, désormais intégrés dans l’armée nationale, expriment ouvertement leur opposition à un éventuel retour des mercenaires russes. Ils font référence aux événements dramatiques survenus à Zemio, où l’intervention de ces forces criminelles russes avait complètement dévasté la ville. Les destructions avaient été si importantes que la quasi-totalité de la population avait été contrainte de fuir vers la République démocratique du Congo voisine pour échapper aux violences.

 

L’exemple de Zemio hante les esprits à Obo. Les ex-miliciens intégrés affirment qu’ils ne laisseront pas se reproduire les mêmes exactions dans leur ville. Cette détermination s’explique notamment par les difficultés géographiques que représenterait un éventuel exode pour les habitants d’Obo. Contrairement à Zemio, où la frontière congolaise se trouve à seulement une dizaine de kilomètres, la situation géographique d’Obo complique considérablement toute fuite vers un pays voisin.

 

Pour atteindre la République démocratique du Congo depuis Obo, les habitants devraient d’abord se diriger vers Bambouti, puis rejoindre le village de Libwa. De ce point, il faudrait encore parcourir 25 kilomètres pour atteindre la frontière. Mais l’épreuve ne s’arrêterait pas là : une fois la frontière franchie, les réfugiés devraient encore marcher 50 kilomètres supplémentaires pour trouver un lieu sûr. Cette distance totale de près de 75 kilomètres à pied depuis Libwa, dans des conditions précaires et potentiellement dangereuses, représente un défi insurmontable pour de nombreuses familles, en particulier celles avec des enfants en bas âge ou des personnes âgées.

 

Cette réalité géographique transforme Obo en une sorte de piège pour sa population en cas de troubles. Les habitants se retrouveraient dans l’impossibilité pratique de fuir, ce qui explique leur détermination à ne pas tolérer de nouveaux désordres. Cette situation particulière renforce l’opposition des ex-miliciens intégrés, qui considèrent qu’ils n’ont d’autre choix que de défendre leur ville.

 

L’inquiétude des habitants d’Obo se nourrit également d’événements récents survenus dans la région. Il y a quelques jours, à Mboki, ville située à une centaine de kilomètres d’Obo, les mercenaires russes ont enlevé un père de famille sous prétexte qu’il pourrait les guider vers des positions de miliciens Azandés présumés être présents autour de la ville. Cette accusation semble totalement fausse, car rien n’indique que cet homme ait eu des liens avec d’éventuels groupes armés.

 

Le sort de ce père de famille kidnappé demeure inconnu. Son enlèvement illégal montre les méthodes criminelle employées par les mercenaires russes et leur tendance à soupçonner et maltraiter les populations civiles sans fondement réel. Cette affaire récente renforce les craintes des habitants d’Obo quant aux véritables intentions des forces russes qui pourraient revenir dans leur ville.

 

Le timing de l’appel du préfet Léonard Mbélé apparaît d’autant plus suspect qu’il coïncide avec son départ programmé pour Bangui. Cette simultanéité suggère soit une coordination préméditée, soit une gestion particulièrement défaillante de la situation sécuritaire locale. Dans les deux cas, cela ne rassure pas les populations qui se demandent si ces événements ne cachent pas des intentions inavouables.

 

La tension qui règne actuellement à Obo démontre les fractures profondes qui traversent la société centrafricaine dans ses rapports avec les forces étrangères présentes sur son territoire. D’un côté, les autorités continuent de faire appel aux mercenaires russes, de l’autre, les populations et même d’anciens combattants intégrés dans l’armée nationale expriment leur rejet de ces interventions.

 

Cette situation place Obo au cœur d’un dilemme sécuritaire complexe où les intérêts des différents acteurs semblent diverger. L’évolution de cette crise dans les jours à venir sera déterminante pour l’avenir de la stabilité dans cette région frontalière stratégique. Les habitants d’Obo attendent des réponses claires sur les véritables motivations du retour programmé des mercenaires russes et sur les garanties qui leur seront offertes pour préserver leur sécurité et leurs biens.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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